
Le “Michel-Ange” d’Andreï Kontchalovski est de retour sur nos écrans.
Le film était programmé pour le 21 octobre 2020… Le portrait flamboyant du maître pris en étau entre les Médicis, les Della Rovere et ses propres démons est de retour sur nos écrans depuis mercredi. Un Andreï Kontchalovski habité par la crainte de Dieu et peut-être du génie…
À Rome, Michel-Ange (le très physique Alberto Testone) est en train de finir dans la douleur la Chapelle Sixtine et doit commencer à sculpter un tombeau au pape Jules II. Mais les Médicis prennent le pouvoir, chassent les Dellza Rovere et le maître fuit pour Florence avec ses deux apprentis. Rapidement, les Médicis l’emportent également en Toscane et Michel-Ange se plie à leurs volontés. Rustre, solitaire, avide, menant et faisant mener une vie de misères à ses apprentis pour entasser les deniers dans un coffre, le maître est aussi antipathique que génial. Flirtant avec la paranoïa, il se met en tête de descendre des montagnes de Carrare “il mostro”: un bloc de marbre immense et écrasant tout sur son passage.
Portrait brûlant d’un génie dévoré par ses angoisses et sa crainte de Dieu, le “Michel-Ange” d’Andreï Kontchalovski propose en format 4:3 ou “carré” une série de tableaux dans la vie du maître isolé. La photo, signée Aleksandr Simonov, est à couper le souffle et la fuite en avant de génie qu’on voit plus à l’œuvre qu’à travers ses œuvres, tout à fait prenante. Le film retrace dans la pure veine historique les mœurs de l’époque et nous plonge dans l’Italie du XVIème siècle avec ferveur. Les longues marches d’Alberto Testone à travers les cyprès de Toscane sont elles-mêmes des tableaux christiques. Une œuvre habitée et un portrait fascinant, à voir enfin en salles donc.
Michel-Ange, Il Peccato, d’Andreï Kontchalovski, avec Alberto Testone, Jakob Diehl, Orso Maria Guerrini… Russie/Italie, 2h16, Sortie le 19 mai 2021. visuel (c) UFO