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[Critique] « Lolo » : l’association de Julie Delpy et Dany Boon moins explosive qu’espérée
Julie Delpy a réuni un casting ultra populaire (Dany Boon, Karin Viard et Vincent Lacoste) pour sa nouvelle comédie, Lolo, sortie sur 500 salles en France mercredi. La cinéaste gagne en moyens mais égare un peu de la folie bordélique qui faisait le charme de ses précédents films. Efficace mais aseptisé.
Extrait du synopsis officiel: En thalasso à Biarritz avec sa meilleure amie, Violette, quadra parisienne travaillant dans la mode, rencontre Jean-René, un modeste informaticien fraîchement divorcé. Après des années de solitude, elle se laisse séduire. Il la rejoint à Paris, tentant de s’adapter au microcosme parisien dans lequel elle évolue. Mais c’est sans compter sur la présence de Lolo, le fils chéri de Violette, prêt à tout pour détruire le couple naissant et conserver sa place de favori.
On vous parlait ici de l’actrice/réalisatrice Julie Delpy, devenue égérie du cinéma indépendant américain grâce à son association avec Richard Linklater (Before Sunset, Sunrise et Midnight) et à sa série des 2 Days in Paris/New-York. On apprécie chez elle l’énergie bordélique, la liberté de ton et de langage, l’explosivité de l’humour. Lolo marque un tournant dans sa carrière, en s’appuyant pour la première fois sur un casting populaire et une sortie de blockbuster. Les moyens financiers sont là, l’image, élégante, la lumière, classieuse (Thierry Arbogast a travaillé sur le film). Le scénario imagine un personnage d’adolescent protecteur prêt à tout pour se débarrasser des prétendants qui viendraient lui voler sa mère et on en sent l’influence de films comme Tanguy ou Papa ou Maman. Des comédies d’humour noir, multipliant les stratagèmes machiavéliques, les mesquineries jubilatoires, les jeux d’enfants ne sachant jamais s’arrêter.
Le duel Dany Boon/ Vincent Lacoste tourne pourtant court car le script, un peu timoré, n’ose pas explorer tout son potentiel de méchanceté. Julie Delpy tente de jouer sur un autre tableau en reprenant l’opposition Paris branchouille / province attachante. Sans y trouver non plus l’étincelle de folie qui faisait le charme de ses précédentes fantaisies. Le casting est solide, Dany Boon plutôt sobre et Vincent Lacoste parfait dans son éternel rôle de jeune con. Il manque pourtant quelque chose à ce Lolo qui se laisse regarder sans enthousiasme. La mise-en-scène de Delpy s’est posée et cherche à faire de belles images. Au détriment de l’énergie et du potentiel bordélique qui pouvait surgir à tout moment dans ses 2 days. Les dialogues sont moins percutants, la truculence et la paillardise, comme bâillonnées.
On retrouve un peu de liberté de ton lors d’hilarantes discussions entre filles avec Karin Viard. Qui prend un malin plaisir à prononcer des dialogues ultra crus sur un ton de grande bourgeoise. La noirceur que l’on attendait pointe également le bout de son nez vers la fin du film, qui révèle une face plus sombre du personnage interprété par Vincent Lacoste. Un réveil trop tardif pour dynamiser une comédie qui semble engoncée dans sa volonté de proposer un spectacle élégant, “propre”, rangé. Et malheureusement aseptisé.
Lolo, une comédie française de Julie Delpy avec Dany Boon et Vincent Lacoste, durée 1h39, sortie en salles le 28 octobre 2015
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One thought on “[Critique] « Lolo » : l’association de Julie Delpy et Dany Boon moins explosive qu’espérée”
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Matthias Turcaud
Lourd et pas drôle ! A éviter.