[Critique] « 10 Cloverfield Lane » escape game très joueur produit par J.J Abrams
Le premier film de Dan Trachtenberg, produit par J.J. Abrams, n’est ni une suite de Cloverfield, ni un véritable film d’horreur. 10 Cloverfield Lane joue la carte de l’escape-game ludique et s’amuse à perdre son public entre comédie, thriller, suspens et fantastique. Un divertissement très joueur qui part dans tous les sens mais sait faire plaisir à son public. Notre critique.
[rating=3]
Extrait du synopsis officiel : une jeune femme se réveille dans une cave après un accident de voiture. Ne sachant pas comment elle a atterri dans cet endroit, elle pense tout d’abord avoir été kidnappée. Son gardien tente de la rassurer en lui disant qu’il lui a sauvé la vie après une attaque chimique d’envergure. En l’absence de certitude, elle décide de s’échapper…
J.J Abrams est passé maitre dans l’art de produire des objets pas très chers, bien markétés, avec un concept béton et une attention toute particulière au plaisir des spectateurs. Le titre de 10 Cloverfield lane joue la carte de la confusion avec Cloverfield pour mieux tromper son spectateur (les deux films n’ont en réalité pas grand chose à voir). On s’attendait à découvrir un film d’horreur claustrophobe et étouffant mais le long-métrage de Dan Trachtenberg part dans des directions beaucoup plus improbables. Le scénario s’amuse à perdre le spectateur sur de nombreuses fausses pistes et multiplie les ruptures de ton. L’ambiance oscille entre suspens, frisson, comédie, grand-guignol ou fantastique et chaque scène prend une tournure inattendue grâce à la performance géniale de John Goodman, délicieusement lunatique.
Mary Elizabeth Winstead incarne une héroïne qui s’éloigne des canons du genre et se rapproche plutôt d’un géo-trouve-tout débrouillard à la Matt Damon dans Seul sur Mars. Car 10 Cloverfield Lane cherche à reproduire l’expérience ludique des escape games, avec une mise-à-scène qui utilise à merveille des décors qui ne se dévoilent que petit à petit. Pièce par pièce, porte après porte, en jouant systématiquement la carte du contre-pied pour mieux nous désarçonner. Chaque objet compte, chaque indice et chaque regard ont leur importance et le script nous ballade en permanence d’une révélation à une autre. L’accélération finale emmène le film vers le grand n’importe quoi, sans entamer son capital sympathie. Du cinéma de genre ludique, étonnamment drôle, qui réussit à créer un espace de divertissement interactif très joyeux avec son public.
10 Cloverfield Lane, un film d’horreur de Dan Trachtenberg avec Mary Elizabeth Winstead, John Goodman et John Gallagher Jr, durée 1h45, sortie le 16/03/2016
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Commentaire(s)
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Matthias Turcaud
Un film un peu bancal. La fin est carrément grotesque, mais il y a des moments réussis et plutôt divertissants, c’est vrai. John Goodman est remarquable, et Mary Elisabeth Winstead très affriolante.