
62ème Berlinale, jour 5 : la famille se détache sur grand écran
Ce lundi de Berlinale a commencé à la verticale avec la projection de « L’enfant d’en haut » de la suissesse Ursula Meier. Un « film de montagne » tout à fait atypique qui interroge les marges sociales d’Helvétie à travers la relation compliquée entre une mère et son fils, elle étant extrêmement jeune et se faisant passer pour sa sœur, lui allant voler skis et gants « en haut » à la station pour faire bouillir la marmite. Petite remarque : Julian Anderson que l’on a déjà vue hier dans un second rôle d’agent des services secrets anglais dans « shadow dancer » fait une apparition dans « L’enfant d’en haut ». Parfaitement blonde et lissée, plus mince que dans ses années X-Files, l’agent Scully deviendrait-elle la nouvelle égérie des films d’auteurs des années 2010 ?
En conférence de presse, la réalisatrice Ursula Meier a surtout évoqué combien après son premier film horizontal «Home» , ce nouvel opus était vertical. Elle a bien sûr répondu aux questions d’ordre social, à savoir si oui ou non la Suisse connaissait aussi ses cas de misère noire, mais elle a de loin préféré théoriser sur le rôle de la fiction et de l’imaginaire dans son œuvre. Souriante et en T-Shirt rose la rajeunissant encore, le rôle féminin du film, Léa Seydoux est restée discrète et attentive. Interrogé sur sa belle performance, le jeune Kacey Mottet Klein a récité un petit texte charmant sur ses impressions de tournage.Pour voir notre critique de « L’enfant d’en haut », c’est ici.
La suite du programme nous a plongés dans la fin des années 1960 dans le sud des Etats-Unis avec « Jayne Mansfield’s car ». Doté d’un casting éblouissant (John Hurt, Robert Duvall, Kevin Bacon et le réalisateur lui-même) le film de Billy Bob Thornton sur le choc des générations en 1969 quelque part au loin d’Atlanta avait un côté Elia Kazan, une pointe néo-psychédélique, et durait un rien trop de temps, malgré sa bonne humeur et les beaux yeux sombres de l’acteur en colère contre la guerre. Voir notre critique, ici
A 15 heures, à la Haus der Berliner Festspiele, l’on projetait les 4 épisodes de « Death Row », la série Télé qui rejoint le sujet de la peine de mort que le réalisateur allemand avait déjà abordée avec « Into the abyss ».
Enfin, à 22h30 au bâtiment International du festival, après Charlotte rampling, c’est Guy Maddin qui était attendu avec impatience ; le réalisateur canadien de « My Winnipeg » préentait son nouveau film « Keyhole », une transposition de l’odyssée en une maison de Winnipeg, avec Jason Patric et Isabella Rosselini. Et Ulysse est un gangster !
Au programme de demain pour la 6ème journée de la Berlinale, le très attendu « Was Bleibt » de Hans-Christian Schmid, dont nous avions adoré “La révélation“. Il s’agit a priori notre chouchou pour l’ours d’or (à confirmer après projection), puis, toujours en compétition, le film portugais « Tabu » de Miguel Gomez. Demain, Volker Schlöndorff présente son nouveau film d’après des carnets de Ernst Jünger « La mer à l’aube ». Enfin, après l’avoir rencontré l’an dernier (voir notre interview pour Balada Triste), nous nous réjouissons de voir le nouveau film du très talentueux Alex de la Iglesia, « La chispa de la vida », avec Salma Hayek.
One thought on “62ème Berlinale, jour 5 : la famille se détache sur grand écran”
Commentaire(s)