
Un pochoir de Banksy disparaît à Londres
Le district londonien d’Haringey est en émoi depuis la disparition d’un pochoir de Banksy volé avec le pan de mur entier sur lequel il était graffé.
« Slave labour » représentant un enfant agenouillé reprisant le drapeau britannique était apparu en mai dernier lors des préparatifs du fameux jubilé de la reine. Devenue la fierté de ce quartier pauvre de Londres, le pochoir faisait même l’objet d’un fléchage depuis la bouche de métro : « par ici vers notre Banksy ».
« Slave Labour » est réapparu quelques jours plus tard à une vente aux enchères à Miami, prix de vente estimé entre 500 000 et 700 000 dollars. L’œuvre a quasi immédiatement été retirée de la vente par crainte du scandale. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’un pochoir du graffeur disparait, la propriété de l’œuvre devenant celle du propriétaire du mur.
Le responsable de la maison de ventes aux enchères de Miami a refusé de divulguer l’identité du vendeur du mur et l’entreprise Wood Green Investment, propriétaire du mur n’a pas souhaité s’exprimer sur cette affaire.
Un nouveau pochoir est alors apparu au pied du pan de mur tronçonné. Celui d’un des célèbres petits rats de Banksy – bien que rien ne prouve que ce soit de son fait – portant la pancarte « Why ? » Furieux, les habitants londoniens ont payé un vigile qui monte désormais la garde jour et nuit devant le mur par crainte d’un nouveau vol.
Prônant l’art libre, accessible à tous et gratuit, la démarche de l’artiste se trouve là irrémédiablement bafouée, et la sauvegarde du patrimoine culturel anglais durement remise en question.
Excédé il y a quelques années par la vente d’un de ses pochoirs, Banksy avait lui même griffonné ironiquement: “I Can’t Believe You Morons Actually Buy This Shit” (je ne peux pas croire, abrutis, que vous achetiez vraiment cette merde) sur une centaine de dessins, aussitôt vendus à prix d’or aux enchères…