
La Grèce veut le retour de la Vénus de Milo
Elle est l’une des pièces maîtresses de l’aile Sully, consacrée aux antiquités grecques, étrusques et romaines, du Louvre. La Vénus de Milo, dont l’identité reste sujette aux spéculations, pourrait quitter la France pour retourner dans son pays d’origine, la Grèce, qui réclame le retour de la légendaire statue sur son sol.
Visuel : libre de droits
Aphrodite, déesse de la beauté, ou Amphitrite, déesse de la mer pour les habitants de Milo, une île des Cyclades ? Les historiens ont préféré l’associer à la première, à cause de la sensualité de sa posture, du drapé de son vêtement et du relâchement de sa coiffure. Construite à partir de membres sculptés séparément puis assemblés, elle n’a cependant jamais récupéré ses bras. La femme la plus célèbre du monde, découverte en 1820 et offerte dès l’année suivante au Louvre, est réclamée par des élus de l’île de Milo, qui souhaitent “retrouver un patrimoine ancestral qui appartient également à [leurs] enfants”. Le député Zampeta Tourlou considère que “la statue représentant Aphrodite est une immigrée et qu’il est temps pour elle de retourner en Grèce”.
Thomas Romanacce, du Figaro, rappelle cependant que la convention de l’Unesco, qui permet le transfert de biens culturels vers leurs pays d’origine en cas d’appropriation illégitime, ne vaut pas pour les échanges réalisés avant 1970. C’est ce qui avait permis au Quai Branly de refuser la demande de restitution d’oeuvres d’art émise par le Bénin en mars dernier. On imagine mal le Louvre concéder le départ d’une oeuvre aussi prestigieuse, d’autant qu’une salle entière porte son nom…
Photo : © RMN-Grand Palais / Hervé Lewandowski