Dernier jour pour voir l’exposition collective Born And Die – Chantier{s} à la galerie Eric Mouchet à Paris
Jusqu’à demain, la galerie Eric Mouchet propose la première édition du collectif Born and Die, une exposition collective baptisée #00 Chantier{s}. 5 jeunes artistes proposent des œuvres qui mêlent matériaux du quotidien manuel, la musique, le dessin, la vidéo et l’image. Un pari osé et époustouflant!
La galerie Eric Mouchet a lancé le mois dernier la première édition de Born and Die dont l’ambition est de rassembler les travaux de 5 à 6 jeunes artistes sélectionnés autour d’un thème précis et de devenir à terme une collection. Dans son manifeste, BAD, né de l’imagination et de la persévérance de deux jeunes curateurs, Léo Marin (assistant d’Eric Mouchet) et Aurélie Faure, annonce la couleur, « le choix de l’indépendance et de l’autoproduction, le désir de décloisonner et de rassembler les disciplines, la volonté de donner des clés et de faire des connexions ».
Pour ce baptême du feu, Born and Die présente le travail de Lou Masduraud, Benjamin Collet, Rémi Dal Negro, Pierre Gaignard et Cyril Zarcone dans le cadre de l’exposition collective #00 Chantier{s} où les structures présentées rappellent l’univers des travaux tout en laissant la part belle à la réinterprétation artistique, aux sons, aux vibrations et aux images.
Ne vous étonnez donc pas de voir à vos pieds des plaques d’acier, de pénétrer dans une salle par le biais d’un passage en travaux, de voir une drôle de machine et d’entendre des bruits et des sons répétitifs… Vous avez tout simplement le privilège d’entrer dans le monde de 5 artistes âgés de 25 à 30 ans mais déjà reconnus en France et en Europe pour leur créativité débordante et rigoureuse.
5 artistes, 5 styles, 5 réussites
Lou Masduraud, la benjamine du collectif de cette première édition, est une artiste qui combine sculpture et expérimentation sonore. Elle propose des performances proches de la danse et de certains rites ancestraux. Elle aime jouer avec les sons et les vibrations des plaques d’acier et de métal.
Benjamin Collet travaille avec Pierre Gaignard lui aussi exposé pour ce premier numéro de BAD. Il explique qu’ils « aiment s’ennuyer ensemble ». Ses œuvres sont accompagnées de textes aussi poétiques qu’énigmatiques qui ne sont pas sans rappeler les fameux cadavres exquis des surréalistes…
Pierre Gaignard est réalisateur de vidéo-clips et associe sculpture et vidéo. L’un d’eux a été tourné au Texas, à Terlingua, durant les championnats internationaux de chili con carne où chaque année un nouveau roi est couronné. Là où cela peut sembler anecdotique a eu une influence déterminante sur son travail. La forme de l’Etat du Texas est devenue un motif récurrent.
Cyril Zarcone se considère comme un « bricoleur supérieur ». Il s’inspire des formes des outils de chantiers et d’éléments de construction. Chez lui ces objets du quotidien ont une beauté cachée qui ne demande qu’à se dévoiler.
Enfin Rémi dal Negro. Il mélange réalisation, vidéos, agencements sonores et dessins. Il remplace par exemple les fils d’un étendoir à linge par des bandes d’EPDM au bout desquelles il fixe des capteurs de vibrations. Chez, lui il y a un peu de Lautréamont qui parle dans ses Chants de Maldoror de la “la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie”.
On peut écouter Le Printemps de Vivaldi avec un casque alors que le disque tourne sur la platine, regarder la pochette conçue par l’artiste et regarder dans le même temps la vidéo d’une installation de l’artiste, L’Etendoir. Il sera exposé individuellement dans quelques jours à la galerie Eric Mouchet, à partir du 14 mars.
En parallèle à cette exposition, les Editions Born and Die publient un premier ouvrage imprimé à 200 exemplaires, à la fois revue, catalogue et livre d’artiste, agrémenté de textes critiques et d’entretiens avec les artistes.
Chacun des artistes a créé un multiple pour permettre au lecteur un accès plus physique et ludique à leur travail, des multiples réunis dans un coffret avec une édition spéciale et qui font l’objet d’un tirage limité de 25 exemplaires plus six épreuves d’artistes. L’édition, le coffret et ses multiples sont présentés lors de l’exposition.
Born and Die a vraiment tous les atouts pour devenir une collection et un rendez-vous incontournable de la scène artistique contemporaine, fidèle à la réputation de la galerie Eric Mouchet de surprendre le visiteur et l’amateur d’art en proposant « des œuvres qui déménagent ».
Christophe Dard
POUR EN SAVOIR PLUS SUR BORN AND DIE
https://www.youtube.com/channel/UCdjEqddlj-Pty50POITOh9g
INFORMATIONS PRATIQUES
Born and Die #00 – Chantier{s}
Jusqu’au 7 mars 2015
Galerie Eric Mouchet
45 rue Jacob 75006 Paris
Du mardi au samedi de 14h à 19h
01 42 96 26 11
[email protected]
Visuel en une:
Couverture de l’ouvrage Born and Die