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Dernier jour pour voir l’exposition collective Born And Die – Chantier{s} à la galerie Eric Mouchet à Paris

Dernier jour pour voir l’exposition collective Born And Die – Chantier{s} à la galerie Eric Mouchet à Paris

07 March 2015 | PAR Christophe Dard

Jusqu’à demain, la galerie Eric Mouchet propose la première édition du collectif Born and Die, une exposition collective baptisée #00 Chantier{s}. 5 jeunes artistes proposent des œuvres qui mêlent matériaux du quotidien manuel, la musique, le dessin, la vidéo et l’image. Un pari osé et époustouflant!

 

Vue d'une des salles © Rebecca Fanuele
Vue d’une des salles © Rebecca Fanuele

 

La galerie Eric Mouchet a lancé le mois dernier la première édition de Born and Die dont l’ambition est de rassembler les travaux de 5 à 6 jeunes artistes sélectionnés autour d’un thème précis et de devenir à terme une collection. Dans son manifeste, BAD, né de l’imagination et de la persévérance de deux jeunes curateurs, Léo Marin (assistant d’Eric Mouchet) et Aurélie Faure, annonce la couleur, « le choix de l’indépendance et de l’autoproduction, le désir de décloisonner et de rassembler les disciplines, la volonté de donner des clés et de faire des connexions ».
Pour ce baptême du feu, Born and Die présente le travail de Lou Masduraud, Benjamin Collet, Rémi Dal Negro, Pierre Gaignard et Cyril Zarcone dans le cadre de l’exposition collective #00 Chantier{s} où les structures présentées rappellent l’univers des travaux tout en laissant la part belle à la réinterprétation artistique, aux sons, aux vibrations et aux images.
Ne vous étonnez donc pas de voir à vos pieds des plaques d’acier, de pénétrer dans une salle par le biais d’un passage en travaux, de voir une drôle de machine et d’entendre des bruits et des sons répétitifs… Vous avez tout simplement le privilège d’entrer dans le monde de 5 artistes âgés de 25 à 30 ans mais déjà reconnus en France et en Europe pour leur créativité débordante et rigoureuse.

 

Vue des salles © Rebecca Fanuele
Vue des salles © Rebecca Fanuele

 

5 artistes, 5 styles, 5 réussites

 

Lou Masduraud, Flat reverb, 2014, installation, plaque d'acier, mousse acoustique alvéolée, capteurs piézoélectriques, métal, enceinte, dimensions variables Courtesy Lou Masduraud– Galerie Eric Mouchet
Lou Masduraud, Flat reverb, 2014, installation, plaque d’acier, mousse acoustique alvéolée, capteurs piézoélectriques, métal, enceinte, dimensions variables Courtesy Lou Masduraud– Galerie Eric Mouchet

 

Lou Masduraud, la benjamine du collectif de cette première édition, est une artiste qui combine sculpture et expérimentation sonore. Elle propose des performances proches de la danse et de certains rites ancestraux. Elle aime jouer avec les sons et les vibrations des plaques d’acier et de métal.

 

Benjamin Collet, Des matrones pompéiennes, des vierges astèques, des morceaux du vieux Prométhée lui-même, et ils pleuvent sur les justes et les injustes, 2015 Bois peint, huile, sac en toile PVC sérigraphié et collages, 186x101x33,2 cm © Rebecca Fanuele
Benjamin Collet, Des matrones pompéiennes, des vierges astèques, des morceaux du vieux Prométhée lui-même, et ils pleuvent sur les justes et les injustes, 2015
Bois peint, huile, sac en toile PVC sérigraphié et collages, 186x101x33,2 cm © Rebecca Fanuele

 

Benjamin Collet travaille avec Pierre Gaignard lui aussi exposé pour ce premier numéro de BAD. Il explique qu’ils « aiment s’ennuyer ensemble ». Ses œuvres sont accompagnées de textes aussi poétiques qu’énigmatiques qui ne sont pas sans rappeler les fameux cadavres exquis des surréalistes…

 

Pierre Gaignard, Stainless Texas, 2014, métal brossé, disques en fonte, 125x150x50 cm Courtesy Pierre Gaignard– Galerie Eric Mouchet
Pierre Gaignard, Stainless Texas, 2014, métal brossé, disques en fonte, 125x150x50 cm Courtesy Pierre Gaignard– Galerie Eric Mouchet

 

Pierre Gaignard est réalisateur de vidéo-clips et associe sculpture et vidéo. L’un d’eux a été tourné au Texas, à Terlingua, durant les championnats internationaux de chili con carne où chaque année un nouveau roi est couronné. Là où cela peut sembler anecdotique a eu une influence déterminante sur son travail. La forme de l’Etat du Texas est devenue un motif récurrent.

 

Vue d'une des salles avec les oeuvres de Cyril Zarcone © Rebecca Fanuele
Vue d’une des salles avec les oeuvres de Cyril Zarcone © Rebecca Fanuele

 

Cyril Zarcone se considère comme un « bricoleur supérieur ». Il s’inspire des formes des outils de chantiers et d’éléments de construction. Chez lui ces objets du quotidien ont une beauté cachée qui ne demande qu’à se dévoiler.

 

Rémi dal Negro, Effigies Antonii Vivaldi (série), 2014 piézographies sur papier 300 gr, 30x30 cm Courtesy Rémi Dal Negro – Galerie Eric Mouchet
Rémi dal Negro, Effigies Antonii Vivaldi (série), 2014
piézographies sur papier 300 gr, 30×30 cm Courtesy Rémi Dal Negro – Galerie Eric Mouchet

 

Enfin Rémi dal Negro. Il mélange réalisation, vidéos, agencements sonores et dessins. Il remplace par exemple les fils d’un étendoir à linge par des bandes d’EPDM au bout desquelles il fixe des capteurs de vibrations. Chez, lui il y a un peu de Lautréamont qui parle dans ses Chants de Maldoror de la “la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie”.
On peut écouter Le Printemps de Vivaldi avec un casque alors que le disque tourne sur la platine, regarder la pochette conçue par l’artiste et regarder dans le même temps la vidéo d’une installation de l’artiste, L’Etendoir. Il sera exposé individuellement dans quelques jours à la galerie Eric Mouchet, à partir du 14 mars.

 

Rémi dal Negro, L’Etendoir, 2009, structure métallique, bandes d’EPDM, capteurs piézoélectriques, câbles blindés, amplification, dimensions variables. Courtesy Rémi Dal Negro – Galerie Eric Mouchet
Rémi dal Negro, L’Etendoir, 2009, structure métallique, bandes d’EPDM, capteurs piézoélectriques, câbles blindés, amplification, dimensions variables. Courtesy Rémi Dal Negro – Galerie Eric Mouchet

 

En parallèle à cette exposition, les Editions Born and Die publient un premier ouvrage imprimé à 200 exemplaires, à la fois revue, catalogue et livre d’artiste, agrémenté de textes critiques et d’entretiens avec les artistes.
Chacun des artistes a créé un multiple pour permettre au lecteur un accès plus physique et ludique à leur travail, des multiples réunis dans un coffret avec une édition spéciale et qui font l’objet d’un tirage limité de 25 exemplaires plus six épreuves d’artistes. L’édition, le coffret et ses multiples sont présentés lors de l’exposition.
Born and Die a vraiment tous les atouts pour devenir une collection et un rendez-vous incontournable de la scène artistique contemporaine, fidèle à la réputation de la galerie Eric Mouchet de surprendre le visiteur et l’amateur d’art en proposant « des œuvres qui déménagent ».

Christophe Dard

 

POUR EN SAVOIR PLUS SUR BORN AND DIE
https://www.youtube.com/channel/UCdjEqddlj-Pty50POITOh9g

INFORMATIONS PRATIQUES
Born and Die #00 – Chantier{s}
Jusqu’au 7 mars 2015
Galerie Eric Mouchet
45 rue Jacob 75006 Paris
Du mardi au samedi de 14h à 19h
01 42 96 26 11
[email protected]

Visuel en une:
Couverture de l’ouvrage Born and Die

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Christophe Dard
Titulaire d’un Master 2 d’histoire contemporaine à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Christophe Dard présente les journaux, les flashs et la chronique "L'histoire des Juifs de France" dans la matinale (6h-9h) sur Radio J. Il est par ailleurs auteur pour l'émission de Franck Ferrand sur Radio Classique, auteur de podcasts pour Majelan et attaché de production à France Info. Christophe Dard collabore pour Toute la Culture depuis 2013.

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