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Redécouvrez au musée Jacquemart-André des chefs-d’œuvre de la Renaissance Grâce à l’exposition : « Botticelli, artiste, designer ».

12 September 2021 | PAR Jean-Marie Chamouard

Le musée Jacquemart-André, à Paris, présente l’exposition Botticelli, artiste, designer , jusqu’au 24 Janvier 2022. L’un des événement les plus attendus de la rentrée culturelle parisienne met en valeur la créativité du peintre et le travail de son atelier.

Botticelli, un acteur majeur du quattrocento florentin

Botticelli. Ce nom évoque d’emblée la beauté et la renaissance italienne. La linéarité, la précision du dessin, le souci du détail, la grâce et l’élégance de sa peinture rendent son style immédiatement reconnaissable. Une exposition consacrée à Botticelli à Paris, la première depuis 2003, est forcément un événement artistique majeur. Sandro Botticelli (1445- 1510), né et mort à Florence, a été un acteur primordial du Quattrocento et de la Renaissance florentine. Il a été contemporain de l’apogée de Florence sous le règne de Laurent de Médicis mais il a aussi connu « la dictature de la vertu » du moine Jérôme Savonarole, qui a crée une rupture profonde dans son travail d’artiste. Le titre de l’exposition peut étonner : pourquoi le mot « designer » ? Il s’entend comme un dessinateur, un créateur de projets artistiques, un superviseur des disciples. Botticelli a crée son atelier en 1470, lui permettant de répondre à des commandes importantes .Cet immense artiste était donc aussi un formateur et un entrepreneur. Son atelier était un lieu mythique du Quattrocento. Les commissaires de l’exposition Ana Debenedetti et Pierre Curie ont voulu mettre en valeur le rôle primordial de l’atelier dans l’art à la renaissance.
L’exposition suit un parcours chronologique et thématique. Huit salles sont à découvrir ; elles sont plutôt petites mais ne sont pas surchargées, les œuvres respirent, elles sont bien mises en valeur. Il existe à l’entrée, un panneau présentant la biographie du peinte, les explications accompagnant les œuvres paraissent claires et concises. Alors laissons-nous conduire dans la Florence du quinzième siècle.

Le maître en son atelier

La première salle, la salle des madones est consacrée aux œuvres de jeunesse de Botticelli. Deux vierges à l’enfant, l’une de Filippo Lippi, l’autre de Botticelli traduisent l’influence du maître sur son élève. La « Madone du livre » est une madone très émouvante par la douceur du regard de Marie, l’intensité de l’amour dans celui de l’enfant Jésus. La peinture religieuse n’est plus iconique, elle devient empathique, apaisante, dégageant une tendre douceur.
L’atelier de Botticelli était polyvalent. Le visiteur pourra admirer des coffres pour le mariage ou « Cassone » peints, une chasuble, une tapisserie, le fac similé des portes du palais d’Urbino : toutes ses œuvres ont été crées à l’atelier à partir des « cartons » du Maître.
Botticelli était proche de la famille Médicis. Il a réalisé le portrait de Julien de Médicis après son assassinat lors de la conspiration des Pazzi en 1478. Merveilleux tableau, par l’intensité du regard, la finesse du trait, la capture du psychisme. Botticelli a aussi révolutionné l’art du portrait. La même salle comporte un trésor venu du musée du Vatican : deux dessins de Botticelli illustrant la divine comédie de Dante (il aurait réalisé un dessin pour chacun des 100 chants).
Botticelli a été au cœur de la renaissance florentine qui a redécouvert l’antiquité et les idéaux platoniciens. La figure allégorique dite « La belle Simonetta » rejoint cet idéal de beauté. La beauté et la perfection de cette peinture sur bois sont stupéfiantes. Les deux « Venus Pudica » sont des répliques provenant du tableau de la Naissance de Venus : Botticelli a tout simplement créé le Nu féminin.
Avec les deux dernières salles le visiteur revient à la peinture religieuse. Les « Tondos » sont des tableaux religieux de forme circulaire, une spécialité de l’atelier de Botticelli qui en aurait produit une centaine. Trois « Tondos » sont exposés ainsi que le retable « Le Couronnement de la Vierge ». Les peintures de l’époque de Savonarole sont bien différentes par la théâtralisation, les couleurs exacerbées, la perte d’une harmonie et la prééminence du sacrifice.
La peinture de Sandro Botticelli reste un idéal de beauté dans la culture occidentale. L’exposition actuelle témoigne de la créativité du maître qui a inventé en peinture les scènes mythologiques et les nus féminins. A la Renaissance l’artiste peintre solitaire, n’existait pas, l’exposition veut mettre en valeur le travail collaboratif au sein de l’atelier, la symbiose féconde entre le maitre et ses assistants. Le visiteur pourra, au musée Jacquemart-André, voir ou revoir des œuvres célèbres et mieux, appréhender la production artistique à la Renaissance.

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Jean-Marie Chamouard

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