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On the verge, Sex and the city version vieillotte

On the verge, Sex and the city version vieillotte

12 September 2021 | PAR Ilan Lévy

La nouvelle série de rentrée de Canal + met en lumière quatre amies pour la vie dans un Los Angeles d’aujourd’hui où le Covid n’existe pas et les confronte aux questions qu’elles se posent au bord de leur cinquantaine, qu’elles ont, dans cette série, du mal à assumer. On the verge reprend une partie des ficelles de Sex and the city, 25 ans après.

Quatre filles dans le vent

Elles sont quatre femmes comme dans Sex and the city, Justine, Anne, Ella et Yasmin, se sont connues dans un moment très arrosé lors du passage de l’an 2000. Elles vivent à Los Angeles, sont mariées ou en couple et ont des enfants. Elles ont des situations sociales enviables, gagnent bien leur vie et surtout font preuve d’une amitié indéfectible ; amitié pleine de câlins et de hugs à l’américaine du temps béni de l’avant Covid.
Tout semblerait leur réussir, seulement, chacune laisse apparaître rapidement, et c’est l’intérêt de la série, des fêlures importantes notamment dans leur couple, car même si nous sommes en 2021, tous les personnages sont  hétérosexuels à la manière de Sex and the city.
Justine, la cheffe cuisinière française, Julie Delpy qui a écrit et réalisé la série, jouit d’une réussite toute épreuve, qui rend jaloux son mari, architecte en quête de chef d’œuvre qui n’arrive jamais. Martin, le génial Mathieu Demy, est un égoïste, pervers narcissique, hypocondriaque, frustré de la réussite éblouissante de sa femme qui ne fait que renforcer son regret d’avoir quitté la France « où il avait tellement de succès comme architecte »
Anne (Elisabeth Shue) est une styliste réputée qui sur-couve son fils « différent », car il porte robe et cheveux longs. Son mari (Troy Garity), éternel adolescent de 12 ans de moins qu’elle, lui reproche de ne pas en faire un homme. Elle ira même jusqu’à payer un appartement à son mari afin qu’il puisse s’épanouir.
Yasmin (Sarah Jones), qui a débuté par un haut poste sous Clinton, peine à retrouver du travail car elle est « trop âgée » ; son âge oscillant entre 39 et 48 ans.
La plus paumée des quatre est Ella (Alexia Landeau, par ailleurs scénariste de la série) qui a trois enfants rois, de trois pères différents et qui a du mal à trouver un travail stable.

Un titre à double emploi

Contrairement à ce que son tire pourrait faire croire, On the verge signifie Sur le point. Cette ambivalence porte bien la série car il est très souvent question de sexe et de fellation ; c’est sans doute la première fois dans une série grand public, interdite au moins de 10 ans tout de même, que ce sujet est évoqué et réalisé si librement.
Entre ménopause et couples usés au bord de la crise de nerf, la série enchaîne les moments drôles et les remises en cause ; le sexe étant le paradigme de la situation de ces femmes dans leur couple.
Dans Sex and the city, les femmes étaient libres et recherchaient l’âme sœur, tout en assumant une sexualité libérée. Elles se posaient de nombreuses questions à longueur d’épisodes. Nous étions à New York fin des années 90.
20 ans plus tard, nos quatre nouvelles héroïnes sont en couple, ont des enfants et…continuent à se poser beaucoup de questions à Los Angeles.

Une série dans l’air du temps portée par des femmes fortes, indépendantes et … un peu perdues.

On the verge
Canal +
Saison 1
12 épisodes

Visuel : affiche

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Ilan Lévy

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