
“Gauguin l’alchimiste” ou le génie créateur au Grand Palais
Au Grand Palais, l’exposition « Gauguin l’alchimiste » qui rassemble plus de 230 œuvres, nous propose une plongée exceptionnelle dans le passionnant processus de création de l’artiste.
Tout Gauguin est réuni au Grand Palais à l’occasion de l’exposition «Gauguin l’alchimiste». Organisées sur une trame chronologique, l’ensemble des œuvres présentées, se font les témoins d’un artiste de génie, précurseur, audacieux, visionnaire et enchanteur. Le terme d’alchimiste rappelle ici le processus créatif de Gauguin, constamment en mouvement. L’artiste allant de l’avant afin de créer toujours plus, cherchant le nouveau à partir du même. Les peintures, les dessins, les sculptures de Gauguin, prêtées par les plus grands musées, témoignent du travail continuel de l’artiste qui ne considère jamais être arrivé à un point d’achèvement.

Composée de six sections, l’exposition met en évidence l’imbrication et les apports mutuels entre les diverses disciplines abordées par Gauguin, et propose de les mettre en perpective avec certaines de ses sources. Le parcours souligne l’importance de la création picturale chez Gauguin, qui jalonne toute les étapes de sa vie et qui sera toujours complémentaire d’autres techniques. La scénographie présente harmonieusement un mélange des différents médiums sur lesquels Gauguin a travaillé afin qu’ils se répondent.

À ses débuts, Gauguin, dans le sillage de Degas et Pissarro, travail sur la représentation de la vie moderne. Puis, peu à peu son oeuvre se transforme et devient le miroir de sa vie bretonne. Dans cette exposition, on nous parle d’un homme qui change tout ce qu’il touche en œuvre. On nous dévoile un Gauguin extrêmement prolixe, dont la frénésie artistique lui fera par exemple oser la couleur bien avant les fauves, le plaçant à total contre courant de l’impressionnisme de l’époque. Un symbolisme croissant se fait ensuite sentir dans les compositions de l’artiste, toujours plus investies de significations morales. On apprend que Gauguin se considérait comme un sauvage, qu’il était habité par un sentiment de mal être par rapport à la société dans laquelle il vivait. La section de “L’imagier des Tropiques” met ainsi en évidence la résonance des traditions maories dans l’oeuvre de Gauguin. Les oeuvres réalisées lors de son premier voyage à Tahiti, illustrent l’imagerie personnelle de la vie tahitienne qu’il s’est construit. Derrière le réalisme de ces œuvres l’artiste a inventé tout un paradis polynésien qui n’existe plus car depuis longtemps colonisé. Cette exposition souligne que chez Paul Gauguin le voyage est permanent et toujours synonyme de recherche.

Un moment de respiration au sein du parcours est apprécié, avec une salle dédiée au manuscrit de Noa Noa, très rarement montré au public. On retrouve également dans l’exposition des zooms sur les œuvres de Gauguin, prenant la forme de petits films techniques, qui expliquent ses méthodes de travail de manière concrète. Pour clore l’exposition, le Grand Palais a choisi d’installer une projection holographique totalement inédite de la Maison de Jouir, nom donné par l’artiste à son atelier sur les Iles Marquises où il finira ses jours entourés par ses muses.

Artiste extrêmement prolifique, cette exposition présente sous un jour nouveau la diversité de l’œuvre de Gauguin.
Infos : “Gauguin l’alchimiste” du 11 Octobre 2017 au 22 Janvier 2018 – Grand Palais, Galeries nationales