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“Etrusques, un hymne à la vie” au musée Maillol

“Etrusques, un hymne à la vie” au musée Maillol

17 September 2013 | PAR Géraldine Bretault

Deux mois avant l’exposition “Les Etrusques et la Méditerranée” qui ouvrira ses portes au Louvre-Lens le 5 décembre, le musée Maillol nous invite à une promenade sensuelle parmi l’univers géographique et spirituel des Etrusques, véritable “hymne à la vie”.

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Si les connaissances archéologiques permettent aujourd’hui de lever le voile sur une bonne part du prétendu mystère étrusque, cette civilisation reste néanmoins complexe à appréhender, tant les réseaux d’échange avec les civilisations voisines (Grecs et Phéniciens) étaient intenses. Les commissaires et le scénographe ont donc uni leurs efforts pour proposer un parcours élégant, à la fois thématique et axé sur certaines des villes qui composaient le dodécapole étrusque.

Pour mieux cerner la géographie qui nous intéresse, nous vous conseillons donc de commencer par consulter la carte de la section consacrée aux échanges commerciaux, au fond de la salle du rez-de-chaussée. C’est en effet la prospérité issue du commece du vin qui a permis aux Etrusques de profiter des influences orientalisantes si saugrenues à interpréter pour les premiers archéologues.

Reprenez ensuite le parcours depuis le début pour admirer le contraste singulier entre les formes plutôt simples de la coroplastie d’une part, et l’extrême raffinement du travail des métaux et  de l’orfèvrerie d’autre part.  Le rez-de-chausée vous invite d’abord à découvrir l’écriture, l’architecture et l’urbanisme de ce peuple, tandis qu’au premier étage, vous vous familiariserez avec l’étiquette princière, les dieux étrusques et le rôle des haruspices. Une superbe oenochoé réunit même un œuf d’autruche avec un manche en ivoire et de l’or… rappelant au passage l’importance du bestiaire dans l’ensemble des représentations.

Pour mieux comprendre le rapport au corps et à la sensualité, outre la contemplation des vases au contenu explicite qui sont présentés dans la section Eros, ne manquez pas la vidéo présentée au sous-sol, Les fresques de Tarquinia s’animent (23 min). Cette animation – par ailleurs une excellente entrée en matière pour les plus jeunes – s’efforce d’animer les scènes lacunaires relevées dans les tombes de ce site du patrimoine de l’Unesco. Elle révéle la truculence des mœurs étrusques ainsi que la puissance de leur monde imaginaire, transformant les funérailles en véritables réjouissances.

Si l’approche thématique ne permet pas toujours de bien appréhender la chronologie pluriséculaire de la civilisation étrusque, soulignons en revanche le soin accordé à l’éclairage et à la restitution de leur cadre de vie, grâce à la présence de maquettes, d’une tombe reconstituée et de relevés à la gouache de décors de la tombe des Biges réalisés au XIXe siècle par Carlo Ruspi.

 

 

Visuels : vase canope sur trône (en une)
urne-cabane cinéraire et fragment de statue acrotériale © Soprintendenza per i Beni Archeologici della Toscana / Antonio Quattrone
Oenochoé
Fermoir de vêtement © Museo Nazionale Etrusco di Villa Giulia, Rome
Tombe du navire © Museo Archeologico Nazionale Tarquiniense, Tarquinia

 

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Géraldine Bretault
Diplômée de l'École du Louvre en histoire de l'art et en muséologie, Géraldine Bretault est conférencière, créatrice et traductrice de contenus culturels. Elle a notamment collaboré avec des institutions culturelles (ICOM, INHA), des musées et des revues d'art et de design. Membre de l'Association des traducteurs littéraires de France, elle a obtenu la certification de l'Ecole de Traduction Littéraire en 2020. Géraldine a rejoint l'aventure de Toute La Culture en 2011, dans les rubriques Danse, Expos et Littérature. Elle a par ailleurs séjourné à Milan (2000) et à New York (2001, 2009-2011), où elle a travaillé en tant que docent au Museum of Arts and Design et au New Museum of Contemporary Art. www.slowculture.fr

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