Werner Spies, historien de l’art, condamné pour une expertise éronnée
Werner Spies, historien de l’art et négociant, a écopé d’une peine de 652 833 euros après avoir authentifié une toile de Max Ernst “Tremblement de terre” qui s’est révélée être l’oeuvre d’un faussaire.
Le jugement rendu par le tribunal de grande instance de Nanterre, le 24 mai dernier, a fait grand bruit. Ce dernier a condamné Werner Spies, et le galeriste français Jacques de la Béraudière, qui a vendu la toile après l’expertise de l’historien, suite à une plainte de l’acheteur, la société Monte Carlo Art SA. La société avait attaqué l’expert, après s’être vue contrainte de reverser l’intégralité de la somme qu’elle avait touchée lorsqu’elle avait cédé la toile pour plus d1,1 million de dollars, lorsque le faux s’est révélé.
Werner Spies, pourtant considéré comme l’un des plus grands spécialistes de l’oeuvre de Max Ernst, il coordonne notamment la rétrospéctive consacrée au maître surréaliste, à la fondation Beyeler à Bâle, est accusé d’avoir rendu un jugement trop hâtif. Il aurait déclaré inclure la peinture dans son catalogue raisonné de l’oeuvre de Max Ernst, en se basant simplement sur l’observation d’une photographie de la toile, où il aurait reconnu le style de l’auteur de “la Vierge corrigeant l’enfant Jésus”.
Tous deux dupés par le faussaire allemand Wolfgang Beltracchi, le galeriste a décidé de faire appel, alors que l’ex-directeur du musée national d’Art Moderne à Paris, garde pour l’instant le silence dans cette affaire qui n’en finit pas d’animer les débats, réinterrogeant le rôle et la responsabilité de l’expert.
Visuel: (c) couverture de l’ouvrage ” Max Ernst, collage” de Werner Spies.