Politique culturelle
Carton plein pour la Première Nuit des idées

Carton plein pour la Première Nuit des idées

28 January 2016 | PAR Yaël Hirsch

Une nuit pour des idées ? Quelle idée folle. Une nuit pour des idées au Quai d’Orsay qui rassemble 70 intervenants et entre 5000 et 8000 participants. Une fiction ? Non une réalité qui a eu lieu dans la nuit du 27 au 28 janvier 2016.

Ce mercredi 27 janvier 2016, le Quai d’Orsay et l’institut français ont organisé un événement philosophie. La nuit des idées existe dans le monde entier et pour sa première édition parisienne, elle a été presque débordée par son succès. Pas loin de  8000 inscrits se sont réunis pour entendre l’un des 70 intervenants entre 18:00 et 2:00 du matin. La jauge étant assez petite malgré la splendeur des ors du Quai dOrsay, la file d’attente des auditeurs patients et friands d’idées se déployait comme un long ruban le long du quai.

C’est en traversant cette foule a la fois polie mais sérieusement déterminée à réfléchir qu’on se met dans l’esprit très particulier de cette nuit. A l’intérieur, l’organisation est impressionnante : vestiaires et programmes  partout. Trois espaces de conférences doubles ou triplés par des écrans plats au vu du nombre d’inscrits et dehors dans le jardin, une répercussion agréable d’une des conférences et deux foodtrucks pour ne pas négliger de nourrir le corps aussi bien que l’esprit (merci à la délicieuse nourriture des Chasseur Cueilleur qui nous a portés vers un ciel plus grand d’idées – sans eux nous aurions dû partir. Quant Aux conférences, elles étaient effectivement de qualité, avec un casting international de tout premier plan. En ouverture le sociologue Bruno Latour et l’architecte Rem Koolhaas nous ont fait un état du monde et de notre rapport à la nature. Dans la salle la plus solennelle leur ont succédé Pierre Rosanvallon (Collège de France) et Saskia Sassen pour discuter de la manière de repenser le Contrat social et la citoyenneté. Un vrai dialogue s’est instauré où la sociologue néerlandaise proposait de revoir d’urgence les termes du contrat. Quand Robert Badinter et le juriste américain Stephen Breyer (Cour Suprême) ont pris place, on pouvait à peine se faufiler dans les salles pour les écouter.

Ils ont défendu l’état de droit chacun dans leur style : le premier avec l’élégance des valeurs européennes face à un état d’urgence, le second avec le pragmatisme contagieux du “study case”. Un beau moment très humaniste.   Au rez de chaussée, au cœur du bâtiment, un salon très code était aménagé pour des lectures plus littéraires.

 Enfin, à l’étage les débats d’une heures étaient très philosophies. Nous avons pu entendre Michael Foessel et Srecko Horvath redéfinir le concept de Lumières.

Et de lumières, Paris en tant besoin… il est fort à parier que cette première édition française n’est qu’un commencement.

Visuel : YH

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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