
Le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof condamné par la censure
Alors même que Téhéran Tabou le film d’animation d’Ali Soozandeh sort dans les salles de cinéma françaises et dénonce le fonctionnement d’une société iranienne en crise, le cinéaste Mohammad Rasoulof n’a quant à lui plus le droit de travailler et de circuler dans son pays.
Par Claire Priou
Preuve en est, des tabous l’Iran en est pétri. C’est ce que démontre également Un homme intègre, qui narre l’histoire d’un éleveur de poissons rouges luttant au quotidien contre la corruption de son pays. Si le dernier film de Mohammad Rasoulof a été primé à Cannes dans la catégorie Un Certain Regard en mai 2017, depuis la sanction est tombée. Elle rappelle cruellement ce qu’il en coûte de dévoiler des vérités qui dérangent : le réalisateur qui avait déjà connu quelques déboires avec la « justice » iranienne a été privé de son passeport et risque jusqu’à six ans de prison pour « activités contre la sécurité nationale » et « propagande contre le régime ». Afin de soutenir celui qui affirmait il y a quelques temps à Télérama « Si je n’accepte pas de vivre avec cette peur, je ne peux pas vivre. Ce qui motive la création, c’est le refus de céder à cette peur. » une pétition a été mise en ligne.
Mohammad Rasoulof n’est pas le premier à faire les frais de la censure, avant lui le cinéaste Jafar Panahi s’était lui aussi vu retirer le droit d’exercer son art. Une entrave à sa liberté d’expression qu’il avait habilement su déjouer en réalisant un documentaire à ce sujet intitulé Ceci n’est pas un film et envoyé clandestinement au festival de Cannes. Souhaitons que la résistance s’organise et longue vie au cinéma iranien.
Pétition pour la liberté d’expression de Mohammad Rasoulof :
https://www.change.org/p/libert%C3%A9-d-expression-pour-mohammad-rasoulof-freedom-of-speech-for-mohammad-rasoulo