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Jafar Panahi, réalisateur iranien détenu à Téhéran, annonce entamer une grève de la faim

Jafar Panahi, réalisateur iranien détenu à Téhéran, annonce entamer une grève de la faim

03 February 2023 | PAR Eleonore Carbajo

Après son arrestation le 11 juillet 2022, le cinéaste Jafar Panahi a entamé ce 1er février une grève de la faim en signe de protestation contre le régime iranien et la condamnation arbitraire dont il a fait l’objet.

A l’instar de la condamnation provisoire de la comédienne Taraneh Alidoosti en Iran en décembre dernier, c’est une nouvelle figure du septième art iranien qui fait l’actualité ces derniers jours. Figure imminente de la Nouvelle vague du cinéma iranien, Jafar Panahi s’est illustré à l’internationale pour bon nombre de ses réalisations, primées et encensées par la critique, à l’instar de ses films Le Cercle, (Lion d’or à Venise en 2000), Taxi Téhéran (Ours d’or à Berlin en 2015) ou encore Trois Visages (Prix du scénario à Cannes en 2018). Plus récemment, c’est avec son drame Aucun ours, en salle depuis octobre 2022, alors que Jafar Panahi purgeait déjà sa peine arbitraire, qu’il a remporté le prix spécial du jury de la Mostra de Venise.

Déjà condamné en 2010 pour « propagande contre le système » du fait de son soutien aux manifestations contre le gouvernement, et finalement placé en liberté conditionnelle, son arrestation le 11 juillet 2022 à l’âge de 62 ans pour atteinte à la sécurité de l’Etat est le triste reflet du durcissement du régime à l’égard de la population iranienne. Il y a deux jours déjà, l’emprisonnement d’un jeune couple, condamné à 10 ans de prison pour avoir dansé devant un monument de la capitale, est devenu le nouveau symbole de la privation des droits fondamentaux dans le pays.

En signe de protestation contre « l’appareil judiciaire et sécuritaire » en Iran, le réalisateur a décidé de mener une grève de la faim, présentée en ces termes et annoncée par sa femme le jeudi 2 février : « Aujourd’hui, comme beaucoup de personnes piégées en Iran, je n’ai d’autre choix que de protester contre ce comportement inhumain avec ce que j’ai de plus cher : ma vie ».

Le monde de la culture en appelle à la libération du réalisateur, à l’image du Festival de Cannes, des Cinéastes de L’ARP (Société civile des Auteurs Réalisateurs Producteurs) ou de la Société des Réalisateurs de Films (SRF), qui ont lancé une pétition pour la libération du réalisateur.

 

Edit : Jafar Panahi vient d’être libéré sous caution après sept mois de prison, ce vendredi 3 février.

Une pensée pour tous les Iraniens encore emprisonnés pour leurs opinions politiques : le combat continue.

Visuel : Jafar Panahi – Wikipedia commons

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Eleonore Carbajo

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