
Gagnant du World Press Photo 2018 : Ronaldo Schemidt et son cliché d’un manifestant vénézuelain en flammes
Le prix de la photo de l’année remis par le jury du World Press Photo a été attribué jeudi 12 avril à Ronald Schemidt, photographe de l’Agence France Presse, pour son image terrible d’un manifestant en flammes au Venezuela.
“J’ai senti la chaleur, le flash, et je me suis retourné. Je ne savais pas ce que c’était. J’ai juste vu une boule de feu qui m’arrivait dessus”, raconte @rschemidt, photoreporter #AFP et prix de la photo de l’année au @WorldPressPhoto 2018 pic.twitter.com/cOMSrkxwJV
— Agence France-Presse (@afpfr) 12 avril 2018
“La photo de l’année doit raconter un événement, soulever des questions…” a déclaré la présidente du jury Magdalena Herrera, directrice de la photographie du magazine Geo France. Parmi les 73 044 images envoyés de plus de 4500 photographes venant de 125 pays, celle de Ronald Schemidt est sortie du lot. Récompensé par le prix le plus prestigieux de photojournalisme, le cliché du photographe de l’AFP pris le 3 mai 2017 sur la place Altamira à Caracas, montre étudiant en biologie vénézuélien de 28 ans, Victor Salazar Balza, transformé en véritable torche humaine pendant un affrontement avec la police anti-émeute. Protestant contre le projet de réforme de la constitution du président Nicolas Maduro, le manifestant s’est retrouvé victime d’une explosion du réservoir d’essence d’une moto de la Garde Nationale. Brûlé sur 72% de son corps, l’homme a subi 42 greffes de peau et se fait toujours soigné aujourd’hui.
C’est donc une photo d’actualité très forte sur la crise à la fois économique, politique et sociale qui sévit au Vénézuela que nous présente le photographe de 46 ans. Un an après l’élection de Nicolas Maduro en 2013, des manifestants débordent dans les rues, exigeant le départ du président. En avril 2017, des centaines de milliers de citoyens de tout le pays se sont rassemblés, trois personnes ont été tuées et une trentaine d’arrestations ont eu lieu. Pour Ronald Schemidt, cette photo représente “la spirale de violence politique et sociale” de son pays qu’il a quitté il y a 18 ans.
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