
Anita Ekberg, la “Dolce Vita” è finita
L’ “iceberg” suédois aux mensurations plus que parfaites des parents de laquelle l’humoriste Bob Hope avait déclaré qu’ils auraient mérité recevoir le Prix Nobel d’architecture, s’est éteinte hier à l’âge de quatre-vingt trois ans dans une maison de retraite de la banlieue romaine.
Elue Miss Suède à l’âge de dix-neuf ans et d’abord mannequin, Anita Ekberg aura ensuite trouvé le chemin des toiles, pour rester cependant l’actrice d’un seul film, voire d’une seule scène, mais quel film et quelle scène : la fameuse scène de la fontaine de Trévi dans le légendaire film de Federico Fellini, La Dolce Vita (1960) où elle apparaît comme une sirène sortie des eaux face à un Marcello Mastroianni abasourdi.
Mis à part un film de William A. Wellman – L’Allée sanglante (Blood Alley, 1955) – et un autre de King Vidor – Guerre et Paix (War and Peace, 1956) – antérieurs au chef-d’oeuvre de Fellini, le reste de la carrière de l’actrice suédoise aura été modeste pour ne pas dire anecdotique.
Elle interprète éloquemment des années plus tard son propre rôle dans un autre film de Fellini, Intervista (1987), où elle revoit la fameuse scène sus-citée de la fontaine en compagnie de Mastroianni – et cette scène semble cristalliser toute sa carrière. Telle la Gloria Swanson du Boulevard du crépuscule (Sunset Boulevard, 1950) de Billy Wilder, on l’imagine en gloire déclinante et vieillie ressasser avec mélancolie et amertume ses succès passés.
Elle aura fini seule et désargentée – c’est d’ailleurs grâce à l’aide de la Fondation Fellini, qu’elle avait sollicitée en 2011, qu’elle subvenait à ses besoins. Son image de déesse sortie des eaux restera cependant imprimée ad vitam aeternam dans les rétines des cinéphiles.
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