Cinema
Two Days in Deauville

Two Days in Deauville

07 September 2010 | PAR Geraldine Pioud

Le soleil brille enfin sur Deauville. Discrètement il faut l’avouer, mais suffisamment pour réchauffer l’atmosphère. Au niveau de la sélection, le conflit irakien et des portraits d’américains. Et une bonne surprise. Très bonne.

Un film de plus sur la guerre en Irak? Peut-être. Mais The Dry Land aborde le conflit et ses conséquences du côté de l’humain. Le réalisateur Ryan Piers Williams, dont c’est le premier film, a mis sept ans pour faire aboutir son projet. C’est pendant ce chemin de croix qu’il a rencontré America Ferrera (Ugly Betty!), qui de productrice a fini par de venir actrice principale. La jeune femme est méconnaissable, juste et émouvante dans le rôle de cette épouse perdue. James (Ryan O’Nan), son mari, rentre d’Irak. Malgré le soutien de ses proches, ce dernier ne peut reprendre une vie “normale”. Ce qui est frappant dans ce film, c’est la façon dont le réalisateur a su approcher la notion d’impact psychologique. On ressent la douleur de l’ancien soldat, l’incapacité de ses proches à lui venir en aide : tous semblent désarmés. The Dry Land est un film émouvant… mais il y a plus troublant.

Un film de plus sur la guerre en Irak? Certainement pas! Buried, de Rodrigo Cortés, autre film en compétition, est absolument incroyable. Paul (Ryan Reynolds, surprenant) est enfermé dans un cercueil. Il est en Irak et vit une forme de prise d’otage bien particulière. Chaque seconde qui passe le rapproche un peu plus de la mort. L’enfermement que vit ce modeste entrepreneur américain est insupportable. En tant que spectateur nous espérons qu’il ait la vie sauve. Mais ne comptez pas sur moi pour vous racontez la fin! Le synopsis peut effrayer : imaginer 1h35 de film dans une boîte avec un seul comédien, cela n’est pas envisageable. Et pourtant, l’image vous prend dès les premières secondes (un générique fantastique) et ne vous lâchera plus. Un huis-clos diabolique, indescriptible : un film surprise (alors que, pour être honnête, j’y allais un peu à reculons étant donné le sujet) qui vous donne une grande claque. S’il y a un film à voir cet automne, c’est certainement celui-là!

Après le choc (positif) Buried, comment envisager le film suivant. Avec simplicité et une forme de détachement. C’est dans cet état d’esprit que 3 Backyards (de Eric Mendelsohn) se projette sous mes yeux. Dans la banlieue d’une ville, trois personnages vivent une journée peu ordinaire. Un portrait social et touchant de gens ordinaires qui avancent dans leur quotidien. 3 Backyards est une oeuvre étrange, lente et précipitée à la fois. En avant-première, ce film ne peut laisser indifférent. Ces portraits simples et authentiques sont criants de vérité. Même s’il n’a pas le même impact que d’autres : quelques heures après, Buried me hante encore.

The Dry Land, de Ryan Piers Williams, avec America Ferrera, Ryan O’Nan, Wilmer Valderrama
États-Unis. 1h32. Drame
Prochainement

Buried, de Rodrigo Cortés, avec Ryan Reynolds
États-Unis, Espagne. 1h35. Thriller
En salles le 3 novembre 2010

3 backyards, de Eric Mendelsohn, avec Embeth Davidtz, Edie Falco, Elias Koteas
États-Unis. 1h38
Prochainement

Les têtes d’affiche de la rentrée théâtrale parisienne
Oh les beaux jours! (annonce)
Geraldine Pioud

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration