
« Branches obscures » : une atmosphère noir réussie par Nikolaj Frobenius
Après Je vous apprendrai la peur (2011), le romancier et scénariste norvégien Nikolaj Frobenius est de retour chez Actes Sud avec un bon thriller nordique qui tourne autour de la sortie d’un roman autobiographique. Un climat étouffant pour un livre très réussi.
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Père de famille modèle et époux dévoué depuis près de 20 ans, Jo Udermann s’apprête à connaître enfin un succès populaire avec son nouveau livre Craie. Dans ce roman, il verse beaucoup de souvenirs personnels de son amitié adolescente avec un jeune-homme aux cheveux blancs et aux idées noires qui a fini par mettre le feu à leur lycée. Mais à peine la sortie du livre est-elle annoncée dans les médias que des lettres menaçantes parviennent à l’écrivain. Il ne fait rien de moins qu’un meurtre pour qu’il commence à vraiment s’arrêter de dormir en imaginant que le pyromane est toujours vivant et prêt à se venger.
Dans ce thriller qui démontre les effets “in real life” de la littérature, on vibre aisément au rythme paranoïde du héros (qui est aussi la cible) du livre. Derrière ce personnage simple et touchant, la précision des lieux et des personnages secondaires parfaitement archétypaux (la petite fille en danger, la cousine flic, l’épouse aimante, la maîtresse irrésistible) assurent un décor bien planté pour une intrigue touffue. Si le suspense est plus diffus quand dans du Mankell ou du Millenium, le côté polar littéraire fonctionne à plein et Branches obscures peut se lire d’une traite.
Nikolaj Frobenius, Branches obscures, trad. Céline Romand-Monnier, Actes Sud, 288 p., 22.50 euros. Sortie le 3 février 2016.
visuel : photo officielle © Christian Elgvin, 2008