Le bunker de Tito devient un musée d’art contemporain
L’ancien abri anti-nucléaire de Tito a été transformé en musée d’art contemporain accueillant actuellement une trentaine d’artistes de 19 pays différents.
Laissé à l’abandon il y encore quelques années, le bunker avait été construit par Tito dans les entrailles d’une montagne de Bosnie et fut achevé en 1979 . L’abri était destiné à accueillir le dirigeant de l’ex-Yougoslavie et son centre de commandement militaire en cas d’attaque nucléaire sur le pays. En forme de fer à cheval, sa construction avait coûté 4,5 milliards de dollars. Le site couvre 6500 m² et pouvait accueillir près de 350 personnes.
Accueillir de l’art contemporain dans un tel endroit se révèle un pari ambitieux. Il s’agit en effet de tenir compte des contraintes et de l’histoire du lieu tout en y intégrant des œuvres originales dans un projet et une vision. Branko Franceschi, l’un des organisateurs de l’exposition, affirme ainsi : “il s’agit d’un hybride de musée militaire et d’art contemporain, avec une synergie unique au monde” (source : Libération).
Faire fonctionner la fibre fascinatrice/répulsive du lieu tout en lui inventant une nouvelle destination, tel semble être le projet des organisateurs. Pierre Courtin, artiste et galeriste français ayant assisté au vernissage de la seconde édition du musée-bunker lancée en 2011, affirme que “l’idée d’installer une biennale d’art contemporain dans un bunker de Tito est absolument exceptionnelle et complètement délirante (…) Ce n’est pas un lieu neutre. Ici, on est complètement à l’opposé du white cube, à savoir d’une neutralité du lieu qui en général va avec les œuvres d’art contemporain. Ce lieu a une telle présence physique que c’est un challenge énorme pour les artistes d’exposer dans un endroit pareil”.
Les oeuvres exposées actuellement sont appelées à l’être de manière permanente, les organisateurs voulant faire du bunker un véritable musée en y ajoutant de nouvelles créations tous les deux ans.
Pierre Courtin ajoute qu’exposer une oeuvre dans le bunker de Tito est “un exercice très difficile et très périlleux. […] J’apprécie le plus les œuvres où on sent qu’elles ont vraiment été faites pour ce lieu. Par exemple la grande installation de l’Italien Alfredo Pirri, ce grand miroir cassé en guise de plancher dans un des couloirs (en photo de l’article, NDLR). C’est vraiment une œuvre qui ne peut exister qu’ici et qui ne peut pas être déplacée»
Vuksic, Velimir Tito’s Partisans 1941–45, Osprey Publishing, p. International Standard Book Number” ISBN: 9781841766751″ Yugoslav government
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One thought on “Le bunker de Tito devient un musée d’art contemporain”
Commentaire(s)
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Odile Charrier
On ne peut absolument pas visiter ce musée sans autorisation. Il se trouve dans une zone militaire interdite (fabrication de munitions)
Nous en avons fait la triste expérience.
Et la police nous a dit que la visite ne pouvait se faire qu’en groupe (et avec autorisation dûment signée par les instances compétentes)!