
“Un homme par ouï-dire” de Willem Jan Otten, portrait incisif d’un mort en fuite
Le 8 octobre, Les Allusifs publient un texte court et incisif de l’écrivain néerlandais Willem Jan Otten. Un petit bijou de psychologie et de littérature traduit par Danien Cunin que le bouche-à-oreille doit vraiment propulser en haut de la pile des tables de chevet.
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Pianiste reconnu, Gérard Legrand meurt subitement à 55 ans d’un accident de vélo. Dix ans après sa mort, son esprit rôde encore dans les rues d’Amsterdam quand des gens pensent à lui. Abreuvé aux réflexions de son ex-femme, Olga, de sa maîtresse devenue aussi sa compagne aussi longtemps Danielle et de ses enfants, il a acquis sur lui-même un recul surhumain dont il fait profiter le lecteur dans un style intemporel.
En à peine plus de 100 pages, Willem Jan Otten se livre à un exercice littéraire et psychologique d’exception : une introspection augmentée de voix aimantes et extérieures. Ni sympathique, ni antipathique mais dans l’acceptation de sa condition posthume, le narrateur nous emmène au fond des choses, là où un caractère livre son essence. Magnifique.
Willem Jan Otten, Un homme par ouï-dire, Les allusifs, trad. Daniel Cunin, 112 p., 11.50 euros. Sortie le 8 octobre 2014.
visuel : couverture du livre.