Essais
“La grande misère”, un témoignage puissant de Maisie Renault, rescapée de Ravensbrück

“La grande misère”, un témoignage puissant de Maisie Renault, rescapée de Ravensbrück

10 January 2015 | PAR Jean-Paul Fourmont

Les éditions Flammarion font paraître une nouvelle édition de l’ouvrage « la grande misère », de Maisie Renault, une résistante catholique (sœur du célèbre résistant le colonel Rémy), qui a été déportée à Ravensbrück.
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Cet ouvrage date de 1948, et à reçu un prix du jury du grand Prix vérité (créé par le journal Le parisien libéré).
Cette édition est annotée, par le professeur Christian Delporte, professeur d’histoire contemporaine, à l’université de Versailles.

LA GRANDE MISÈRE
Maisie Renault a été arrêtée, par la Gestapo, alors qu’elle cherchait à protéger son frère, le résistant le colonel Rémy.
Ce camp, situé au cœur du Reich, était dédié aux prisonnières politiques, mais aussi aux détenues familiales, sœurs, femmes, mères de patriotes.

AVEC UNE INCROYABLE HUMANITE
Avec une incroyable humanité, Maisie Renault raconte sa lutte pour survivre à l’heure où le camp se transforme en une effroyable machine à exterminer : comment préserver sa dignité, résister à l’ensauvagement qui les gagne toutes petit à petit et trouver au plus profond de soi la force nécessaire pour ne pas sombrer.??
CONFRÉRIE NOTRE DAME
Son frère a rejoint Londres, pour combattre les nazis, et il revient en France pour créer le premier réseau de renseignements de la France libre (Confrérie Notre Dame), le réseau a eu plus de 1 500 agents, dont Pierre Brossolette, parmi d’autres.
Elle entre dans le réseau, et elle est déportée avec sa sœur Isabelle à Ravensbrück, par la Gestapo.

RAVENSBRUCK LE CAMP DE LA MORT LENTE
Le camp est une société complexe et perverse, où les esclaves sont mises en concurrence, où le bourreau transforme certaine d’entre elles en auxiliaires de contrôles.
Pour Maisie, il ne faut pas montrer, qu’on a peur, c’est l’essentiel.
LE TRAVAIL INHUMAIN POUR SIEMENS
Certaines dangereuses, pour les Allemands, sont destinées à disparaître, ce sont les » nuits et brouillards », et sont exterminées sans pitié, dès le début du séjour dans le camp.
Il y a aussi » les lapins «, qui servent de cobayes humains, et tentent de se cacher dans le camp, et bien d’autres…
Elle travaillera, pour Siemens, société allemande, qui existe toujours, dans des conditions très dures.
Elle sera sauvée, par le représentant de la Croix rouge suédoise, le comte Bernadotte, avec d’autres.
Maisie et sa sœur étaient catholiques et priaient avec force et conviction.
Les autres femmes athées, se moquèrent d’elle au début, à cause de leurs prières.
Ce livre poignant, décrit avec minutie l’enfer, instauré par le peuple allemand.
Maisie Renault nous fait part de ses moments de désespoir, elle raconte qu’à un moment, elle disait des chapelets, non pour elle, mais pour que ses bourreaux périssent.
Un témoignage accablant

« Et leur sang rouge ruisselle, même douleur, même éclat.
Celui qui croyait au ciel, et celui qui n’y croyait pas »
Aragon

La Grande Misère Maisie Renault annotée par Christian Delporte Éditions Flammarion janvier 2015 21 euros 233 pages.?

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Jean-Paul Fourmont
Jean-Paul Fourmont est avocat (DEA de droit des affaires). Il se passionne pour la culture, les livres, les gens et l'humanité. Contact : [email protected]

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