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Cannes, jour 4 : Moretti sur le deuil, found footages d’Amy Winehouse, Li-Chen et Todd Haynes….

Cannes, jour 4 : Moretti sur le deuil, found footages d’Amy Winehouse, Li-Chen et Todd Haynes….

17 May 2015 | PAR La Rédaction

La journée a commencé par la première tentation de la panne d’oreiller. Et oui, se lever pour voir un film c’est moins difficile que pour aller au bureau. Sauf après deux ou trois heures de sommeil qui accumulent la fatigue de jour en jour…

Et il faut dire qu’aussi beau fut-il le portrait de réalisatrice endeuillée de Nanni Moretti dans Mia Madre, était un peu raide pour notre première séance de 8h30. Premières impressions, derrière les lunettes noires. Et critique plus détaillée, ici.

C’est donc d’un pas alerte que nous avons grimpé jusqu’à la salle Bunuel voir Amy de Asif kapadia, fait d’images souvent inédites et collées en mode télé-réalité de la diva brûlée à 26 ans. Le film fascine mais peut-être plus grâce à l’aura et le franc parler de la jazzwoman qui ne voulait pas aller en Rehab’. L’image, elle s’étire et les voix off se perdent en émotion et en contre-vérités… Bref, à voir, pour Amy Winehouse… Pour lire notre critique, cliquez ici.

Le troisième film de la compétition de la Semaine de la critique a été présenté. Le film Ni le ciel ni la terre de Clément Cogitore, très attendu,a été présenté aujourd’hui à la Semaine. Premier film, il est important de saluer la qualité de l’image qui nous transporte dans les montagnes arides de l’Afghanistan. Le film dresse le portrait d’hommes, soldats, confrontés à la disparation de membres de leur section. Le film au départ est un film sur la guerre, sur le quotidien des soldats, on regrettera cependant la minceur du scénario qui bascule parfois dans différents sujets, concepts qui manquent d’approfondissements. Le sujet plus que la guerre se concentre sur la notion d’altérité, qui reste pour le spectateur une notion abordée mais qui ne touche pas le profondeur.

En début d’après-midi, nous avons filé à Un certain regard, curieux de découvrir le nouvel opus de Alice Winocour, qui avait fait figure de jeune prodige avec Augustine (présenté à la semaine de  critique en 2012). Mais, malgré le duo très assortie Diane Krüger / Matthias Schoenaerts, la wunderkind sortie de la Fémis n’a pas réussi son pari de la nana qui réussit son film de genre. Le scénario un peu léger de Maryland (un  militaire hystérique qui tente de protéger une épouse d’armateur menacée dans sa villa de luxe qui se transforme en maison hantée) et le manque de maîtrise des ficelles du suspense crée le rire, plus que la peur. Sympathique, mais raté. Dans le genre, on attend avec impatience à la Quinzaine le nouvel opus de Jeremy Saulnier, Green Room

Mais avant cela, la Quinzaine présentait hier A Perfect Day, avec au casting Benicio Del Toro ou Mélanie Thierry. Film au sujet sérieux qu’est la guerre des Balkans des années 1990, le réalisateur a choisi la voie de l’humour pour traiter de facon décalée ce sujet. Souvent bancal, A Perfect Day nous aura bien fait chavirer sur nos apprioris (lire notre critique). La projection du premier épisode du tant attendu Mille et Une nuits de Miguel Gomes aura été la première douche froide. Long à démarrer et peu enivrant, le film a eu du mal à capter notre attention en proposant des scènes vraiment trop lisses malgré quelques tentatives d’humour potache et un discours politique bien ancré. Ce premier opus nous a donc laissé en dehors de l’univers de Gomes, mais nous attendons l’épisode 2 pour sceller complètement ou non son sort. Puis, Trois Souvenirs de ma jeunesse est apparu et a enchanté la journée et nous enchante encore l’esprit, indéniablement la force du nouveau film d’Arnaud Desplechin (lire notre critique).

L’après-midi a été ensoleillé et apaisant, avec une interview du sculpteur Taiwanais Li Chen (représenté en Europe par la Galerie Minet-Merenda), qui nous a parlé de bonheur et de sommeil (oh oui, dormir!) sur la plage du Majestic où il exposait trois de ses œuvres monumentales. Un art que certains ont déjà pu voir à la Mostra de Venise ou Place Vendôme (voir notre article) et que Li Chen nous a explicité avec générosité et humour, vue sur mer et traduction parfaite de sa fidèle interprète.

Alors que la projection presse de 19h00  du Todd Haynes, Carol a été remplie… avant que la ligne des journalistes qui attendaient depuis près d’une heure ne puissent rentrer, nous avons abandonné l’idée de nous battre pour celle de 22 heures dans une toute petite salle. Et avons pu entendre les excellents journalistes cinéma de Télérama nous faire danser de manière décalée sur l’irrésistible bateau arte, en bordure de Palais.

Après une tentative pour approcher du fameux club people “Albane”, au sommet du Marriott (il fallait se pouvoir d’un bracelet blanc, distribué aux happy few dans l’entrée devant l’hôtel), nous avons bifurqué à nouveau sur la croisette… Même sans fête démesurée, faute de point de chute nocturne, nous avons fini tard  et par de l’écriture, cette nuit cannoise. Tant et si bien que nous éviterons de justesse le smoking et la robe de soirée pour notre vidéo de “Première de séance” de ce dimanche 17 mai, qui portera sur le film de Maïwenn, Mon roi.

A demain !

Retrouvez tous les articles du Festival notre dossier Cannes

Visuels : (c) YH

[Quinzaine des Réalisateurs] « A Perfect Day », une comédie dramatique surprenante
[Quinzaine des Réalisateurs] « Trois souvenirs de ma jeunesse » : Desplechin brille et révèle deux jeunes talents
La Rédaction

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