VeggieWorld Paris 2022 : le salon dédié au mode de vie vegan
Certains se réunissent annuellement au Salon de l’Agriculture. Ceux qui ont fait le choix d’exclure les animaux de leur consommation en ont fait leur propre version : le VeggieWorld, dont l’édition 2022 parisienne s’est exposée le week-end du 2 et 3 avril dans le 19e arrondissement.
Cet évènement d’envergure européenne (avec de multiples salons à travers l’Allemagne, qui est à l’origine de sa création), ne cesse de prendre de l’ampleur au fil des années. Il s’exporte à présent même en Angleterre, de l’Espagne jusqu’à la Pologne, dans 30 lieux différents.
Plus de 140 exposants se sont réunis au Paris Event Center à la Villette avec des stands de commerçants spécialisés dans le mode de consommation vegan : nourriture, cosmétiques, soins, mode, sans oublier les stands d’associations de défense des droits des animaux, dont la célèbre L214, Animal Testing. Il s’agit bien de “véganisme”, qui est un mode de vie : il exclut l’exploitation animale de l’alimentation, des cosmétiques -tests en laboratoire-, de l’habillement -cuir, laine, etc-, du loisir -zoos, cirques-. On tend à le confondre avec le végétalisme -qui ne concerne que le régime alimentaire, comme le végétarisme-. Le salon comptait aussi deux espaces de conférences en tous genres : avec des intervenants-auteurs spécialisés sur la question, des masterclass de gastronomie végétale, des discussions sur les défenses des droits des animaux (“Initiative citoyenne européenne : comment sauver les animaux des tests cosmétiques”, “Eduquer à l’éthique animale avec L214 Education”). Le cycle s’est clos avec l’intervention d’une avocate du barreau de Paris spécialisée sur la protection animale.
Pour quelqu’un de rôdé à ce mode de vie, il s’agit de retrouvailles avec des pairs et des produits familiers. Mais pour quelqu’un en questionnement et se demandant quelles alternatives à un mode de consommation classique existent, le VeggieWorld est l’occasion de les découvrir, d’échanger avec les intervenants, de goûter à tous les produits. On note par exemple une partie des stands dédiés à la fromagerie végétale, qui pourraient vous surprendre et pratiquant “l’affinage” comme Les Nouveaux Affineurs (l’occasion de goûter à des camemberts ou bleus végétaux). Un évènement autour de la vente et du commerce aux accents capitalistes, certes, mais qui prouve que c’est un monde ambitieux et qui s’organise, soucieux du droit des animaux. La preuve avec le développement de restaurants, pâtisseries et boulangeries végétales présentes sur place, et qui n’existaient pas encore il y a quelques années, démontrant que l’on est loin de l’ascétisme. On a croisé les marques mastodontes de leur domaine comme Beyond Meat, Violife, mais aussi des marques écologiques comme Lamazuna ou les Petits Prödiges.
Côté littérature et didactique, la maison d’Edition La Plage était venue présenter ses ouvrages avec des séances dédicaces – notamment de l’Insolente Veggie, autrice de BD humoristiques. Dominic Hofbauer a livré une conférence nommée “Le droit des animaux“, titre de son dernier ouvrage, également publié chez La Plage. Des chefs vegans se sont succédés pour leurs démonstrations culinaires – Sébastien Kardinal nous a offert une masterclass intéressante sur la réalisation de hot-dogs dans un moment d’humour et de partage. A long terme, peut-être que VW remplacera le Salon de l’agriculture?
Visuel : Affiche de l’évènement. © VeggieWorld
Démonstration culinaire de Sébastien Kardinal, VeggieWorld 2019. © Lokah samastah sukhino bhavantu