Tendances
Suisse, partie 2 : Gruyères, le Pays-d’Enhaut et Fribourg

Suisse, partie 2 : Gruyères, le Pays-d’Enhaut et Fribourg

24 August 2020 | PAR Katia Bayer

Après un tour à Neufchâtel et Berne, Toute la Culture vous propose de découvrir d’autres coins méconnus de la Suisse, entre tourisme, nature, insolite et musique. Ce carnet de voyage, entamé en juillet, vous propose 3 étapes aujourd’hui et se poursuit cet été.

Gruyères. Pavés, food et fantastique

Petit village médiéval niché dans les montagnes, accessible uniquement à pied (on gare sa voiture dans l’un des parkings en contrebas), Gruyères épate d’emblée par son charme pénétrant. Quelques hôtels et restaurants se départagent l’allée principale. Ici, point de folie : on ne mange que de la fondue ou de la raclette. Pour le plaisir des sens, on peut compter sur le panorama des montagnes et le calme ambiant. Si toutes les maisons se ressemblent, on est pour le moins étonné de tomber sur un café bien curieux le soir de notre arrivée. Logé juste en face du musée HR Giger, il dispose d’une voûte sombre, d’un mur composé de têtes d’enfants et de sièges mécaniques qui dénotent clairement avec le côté alpin du village. On enchaîne avec une fondue mi-vacherin mi-gruyère dans un restaurant du village, servie par une serveuse sympa, histoire de cocher cette case incontournable sur notre liste. 

La journée du lendemain démarre avec une gaufre au chocolat noir grand cru et un yaourt face à la montagne et se poursuit avec la visite du musée HR Giger. Artiste et plasticien disparu en 2014, Hans Rudolf Giger a rejoint l’aventure d’« Alien, le huitième passager » de Ridley Scott, sorti en 1979. Giger s’est vu attribuer, avec 4 collègues, l’Oscar des meilleurs effets spéciaux pour ce film l’année suivante. Son musée privé accueille des croquis, des peintures et des sculptures aussi flippantes que majestueuses. Le lieu est sombre, parfois inadapté pour les enfants, mais assez génial pour les amateurs de SF et les curieux de passage. Sur place, l’Oscar d’ Alien est exposé, une salle à manger rappelle le bar d’en face et un personnage de femme mi-sexy mi-démon hante la plupart des salles. Une atmosphère étrange, angoissante parfois se dégage de la visite de ce musée créé du vivant de l’artiste alors qu’il habitait encore à Zurich. Du rouge, du noir, des tuyaux, du sexe, des têtes, du « dark » sont représentés un peu partout et en même temps, la précision du dessin et l’intérêt pour le corps humain font mouche dans chaque espace.  

On enchaîne avec le château surplombant le village de Gruyères. Le lieu ayant appartenu aux comtes de Gruyères dispose d’une salle Corot avec 4 tableaux peints à même le mur par l’artiste. A l’extérieur, une exposition présentant le travail autour de la nature de 4 photographes issus de la nouvelle association Photographie professionnelle et artistique fribourgeoise (PPAF) s’intègre bien dans l’espace. On redescend au pas de ministre visiter, en ce jour de pluie, la Maison du Gruyère où Fabienne, la directrice, nous fait découvrir les étapes de la fabrication du gruyère, via l’histoire de la vache Cerise. Sur place, on peut voir les caves où sont entreposés les fromages, on apprend sans surprise que le premier pays consommateur de gruyère est la Suisse et que plus un fromage vieillit, plus il colorise. Fabienne : « On a toujours un morceau de gruyère dans le frigo. Mon papa en mangeait d’ailleurs toujours avec du pain et de la confiture ». En fin de visite, on a droit à une dégustation soit trois petits fromages résultant de différents mois d’affinage. Le restaurant et la boutique sont installés stratégiquement aux extrémités du lieu.

Pause déjeuner dans un café du village de Bulle où on passe de la boulangerie au café, en poussant simplement la porte. Sur place, un matou est installé tranquillement sur un tabouret du bar, à côté des habitués. Maître des lieux, il ne semble pas s’étonner de notre présence et râle même un peu, semblant attendre sa commande. Un habitué lance une blague à la cantonade et le caresse en même temps. Un couple âgé explique au félin qu’il ne peut pas sortir à cause de la pluie. Matou s’en fout. 

Nouvel arrêt à la chocolaterie Cailler, l’une des grandes marques de chocolat suisses, existant depuis 200 ans. L’usine se trouve au village de Broc à côté de Nestlé (les deux boîtes ont fusionné). Il pleut toujours. A l’intérieur, il y a plein de monde, la distanciation sociale, ce n’est pas trop ça, ça crie, ça s’impatiente. La boutique, située à l’entrée et accessible en fin de visite, donne bien envie de remplir son panier de courses. L’aventure du chocolat nous est contée avec des audioguides désinfectés depuis la découverte de la fève par les Aztèques jusqu’à la fusion entre Caillet et Nestlé. Des affiches d’époque sont accrochées au mur : les femmes et les enfants vantent les mérites de la tablette chocolatée. La publicité a déjà tout compris.

Dans chaque pièce, nous est narrée une histoire, mécanique à l’appui, de l’arrivée de Cortès en Espagne transportant avec lui la précieuse fève de cacao à Marie-Antoinette réclamant une tasse de chocolat chaud comme dernier repas avant son exécution. Dans chaque salle se dégage une odeur différente de chocolat – les enfants adorent. Trois dégustations sont proposées en fin de parcours. On se renseigne : « Les gens sont raisonnables ? ». « Généralement », répond une employée en souriant. On repart avec un stock de petits chocolats mauves dans les poches. Nous aussi, on est raisonnable.

Le Pays-d’Enhaut. Yehudi Menuhin, lapins, vaches et marmottes

Nouvelle étape : Rougemont. Petit village faisant partie du Pays-d’Enhaut, Rougemont rime avec mignon. Sur place, se trouve l’église qui accueille des concerts du Gstaad Menuhin Festival, une épicerie (la Consomme), des bons restos (le Cerf, le Valrose), mais aussi l’Hôtel de Rougemont. Celui-ci bénéficie d’une petite salle de cinéma et d’un joli bar où se prennent des cocktails sur mesure. On opte, sur les conseils avisés du barman, pour un sexy daiquiri et un rhum sour, agrémentés de la spécialité : la meringue double crème, après s’être reposé au spa de l’hôtel composé d’une piscine intérieure, d’un sauna et d’un hammam. Les forces sont nécessaires car à Rougemont, le voyage acquière une nouvelle dimension. On prend en effet le téléphérique (« la videmanette ») et on se retrouve bien haut dans la montagne, à 2150 m d’altitude. Le système est bien réglé mais les horaires sont ce qu’ils sont (en Suisse, rien n’est tardif). Avant 16h30, on monte dans la cabine, on met son vertige dans sa poche et on évite de regarder en bas même si les vaches, nombreuses dans la région, font tinter leurs cloches. Une fois en haut, la vue est superbe. Ce weekend, c’est celui des retraités. Ils ont fait le voyage eux aussi et profitent de la terrasse en hauteur tout comme les marcheurs et escaladeurs. Trois musiciens de cors des Alpes (instruments de musique à vent et en bois, de 3 m de long) se mettent à jouer. Eins, zwei, drei, c’est parti. Après 3 morceaux, c’est fini. Place aux bières. Pour nous, habitants des villes, cette musique est folklorique, pour les locaux, elle fait partie du patrimoine. Après avoir tenté de souffler dans un cor sur l’invitation d’un musicien, on démarre une randonnée, baskets aux pieds. Le chemin n’est pas trop difficile. On est équipé : fruits, crème solaire, eau. C’est parti. La vue, encore, est incroyable. On lit, en se reposant dans l’herbe, et on repart juste avant le dernier voyage en télécabine pour ne pas risquer de s’endormir avec les vaches et leurs cloches.

A côté de Rougemont, il y a Château-d’Oex. Sur place, également, c’est calme. Il y a une petite librairie, un policier motivé (« en 15 ans, il a dû mettre une seule contravention ! »), un café au bord de la route où on est content de trouver un vrai jus d’orange, un kiosque à journaux, des restaurants et des hôtels. On se pose à l’Hôtel Ermitage où Sophie, la directrice, nous parle de son projet de lieu accessible pour les personnes handicapées, de son envie de faire connaître la culture locale (elle organise régulièrement des marchés sur le parking de l’hôtel) et du développement de son cabinet de curiosités chinés chez des artisans du coin et du pays et où Augustin, le gérant mi-français mi-suisse, nous séduits par sa gentillesse, son professionnalisme et ses animaux. Ni une ni deux, on se retrouve derrière l’hôtel face à un potager bio et un enclos où deux lapins, Mustang et Gribouille (premier bug), cohabitent avec des poules qui reçoivent la visite quotidienne des deux chiens d’Augustin. En moins d’une minute, on se retrouve avec Mustang collé contre soi (révélation : un lapin, c’est doux et ça relaxe) à poser des questions en mode interview-lapin. Le lendemain, on apprécie le petit-déjeuner bon, coloré et fleuri de Sophie et l’atmosphère agréable de sa maison d’hôtes.

Alors qu’on regarde les courts-métrages du festival de Locarno à l’ombre du jardin de l’hôtel Roc et Neige, toujours à Château-d’Oex, un couple âgé s’installe à proximité. Lui : « Renaud, tu aimes Renaud ? Il marche au pastis, lui. Paraît qu’il est complètement dégarni. Le Belge, j’aime bien. Arno. Il a quelque chose ». Peu après : « Les guêpes, ça me stresse. Il paraît que c’est une année de guêpes, la dame, elle a dit ». Effectivement, les guêpes sont nombreuses cet été en Suisse. Elles ne sont jamais loin du pot de miel, du mangeur de curry thaï, du buveur de café et de l’amateur d’Arno.

Passons rapidement sur Gstaad la huppée qui n’a pas grand intérêt (le village est trois fois bling et c’est moche de voir les grandes marques internationales squatter les jolis chalets du lieu). Arrêtons-nous plutôt sur Saanen, un charmant village du Saanenland où on apprécie la cuisine mi-burger mi-thaï du 16, les chalets mignons et la statue de Yehudi Menuhin, citoyen d’honneur et le centre qui lui est dédié. Rolf Steiger y vient chaque jeudi entre 14 et 17h pour entretenir la mémoire du célèbre musicien et de sa famille s’étant installés en 57 à Gstaad. Des photos, un violon à l’effigie du maestro, des livres de souvenir sont entreposés sur place, y compris dans la cuisine. Sympathique et souriant, Rolf Steiger, ancien médecin de Bern, a été président du Gstaad Menuhin Festival. Les bandeaux explicatifs du centre sont en allemand, une traduction anglaise n’aurait pas été superflue. Rolf, par contre connaît bien la vie de Menuhin et la retrace, anecdotes à la clé. Il vient chaque semaine au centre et accueille surtout les musiciens de passage.

Pendant notre séjour, a lieu justement le Gstaad Menuhin Festival, crée par Menuhin en 57, l’année de son arrivée à Gstaad. Au vu de l’actualité, le festival a revu son offre et se déroule en mode pop-up. S’il accueille en général 60 concerts par an, cette année, il a revu à la baisse son nombre d’événements et a tablé sur une version mi-physique mi-digitale. Le jour de l’ouverture du festival, Sir András Schiff, pianiste d’origine hongroise donne un récital de Beethoven dans l’église de Saanen. La capacité du lieu est normalement de 700 places assises. Au vu des circonstances, elle est plafonnée à 270 places assises, laissant à chacun le loisir de mettre son masque ou non, la gestion de la crise sanitaire étant différente d’un canton à l’autre.

L’église datant de 1604 est bondée et les mélomanes s’installent sur les bancs. Face à eux, des Évangiles. Schiff, en nœud papillon, entame les 3 mouvements du programme sur son piano rouge acajou. Son jeu est parfois tellement puissant qu’il recouvre les ronflements d’une mélomane endormie dans l’assistance. Son deuxième morceau s’arrête à 20h. Il attend que les cloches finissent de retentir pour entamer la suite et revient plusieurs fois jouer sous les ovations du public et remercie, le masque sur le visage. La scénographie est adaptée : seules quelques lumières sont installées de même que des micros captant au mieux le son du piano, le concert est en effet rediffusé en direct sur RTS (chaîne de télévision suisse). 

Quelques jours plus tard, on assiste au concert d’un talent très prometteur, Pallavi Mahidhara, une pianiste américano-indienne qu’András Schiff a pris sous son aile et qui fait partie des 5 « Jeunes Etoiles » du festival 2020. Le concert a lieu dans l’église de Rougemont, à laquelle on accède par un cimetière. L’église est petite, les vitraux sont bleutés, le piano est noir. Les lumières s’allument, une sensation intimiste nous parvient. Pour le coup, il y a moins de monde (les gens se déplacent plutôt pour les têtes d’affiche) mais le concert est tout aussi génial. La pianiste est vêtue élégamment d’une robe noire et colorée, à paillettes, et porte des brillants aux oreilles. Son jeu est doux et puissant à la fois, elle joue Debussy, Clara Schuman, Brahms.

L’église illuminée seulement par quelques spots de lumière a quelque chose de très romantique ce soir-là d’autant plus qu’une toile d’araignée a pris ses quartiers dans un coin. A la fin du concert, le public est conquis. A la sortie, Pallavi Mahidhara remercie d’un grand sourire, avec simplicité et classe, les gens d’être venus. 

Destination lacs

On profite de notre séjour pour aller voir les lacs de la région, peu connus des touristes mais plébiscités par les gens du coin. Au lac de Launen, l’eau est froide, mais après s’être motivé, on y va. On nage avec les poules d’eau, on s’approche des roseaux sauvages. En marchant, on tombe sur un panneau indiquant la présence de fromage en libre service dans une ferme décrétée accessible. Personne sur place. On ouvre le frigo. Surprise, plusieurs fromages emballés y ont été disposés. 6,80 francs (6,30€) le gros morceau de gruyère ! La caisse, elle, est dans la portière, remplie de billets et de pièces de monnaie. Confiance. Les gens sont respectueux et laissent l’argent et les fromages sur place. N’ayant pas de couteau sur nous, on en demande un au voisin qui a un chat, une fille, deux chiens plus un joint en bouche. Ses oignons sèchent au soleil sur un banc. Il revient, un brin menaçant, avec une machette, et tranche la protection plastique. « Good ? ». « Euh, yes, good ». Le fromage est effectivement excellent.

On jalouse les personnes venues avec de la nourriture pour profiter des grills et des bûches gratuits mis à disposition dans tous les lacs du coin. Le cadre est idyllique pour dîner. On revient avec des bananes, des sardines, des sticks et des guimauves, histoire de les concurrencer (c’est un peu raté). Au lac Retaud, nul besoin de faire une grande balade. Le lac est accessible en quelques minutes après avoir garé la voiture. Des vaches bien zen paissent tranquillement. On se retrouve à cueillir des myrtilles minuscules dans la forêt en compagnie de Jacques et sa famille, rencontrés dans l’eau. On entend parler de marmottes (nouveau bug). Le père de famille nous accompagne pour en débusquer dans la forêt. « Vous continuez le chemin mais elles dorment peut-être. Au cas où, leur bruit, est identifiable ». Inspiration : « C’est ça ? » Jacques : « Non, ça, c’est un oiseau ». Finalement, on réussit à voir une seule marmotte non insomniaque alors qu’un troupeau de vaches moins zen nous empêchent de poursuivre notre route dans la montagne. Pour le selfie avec la marmotte, il faudra passer son tour cette fois !

Place au lac Lioson, à 1848 mètres d’altitude, accessible en montée bien raide. Sur le chemin, on maudit son troisième petit pain du matin et ses kilos en trop pas partis en vacances, eux. On interroge les personnes qui descendent : « C’est encore loin ? Les montagnes ne sont pas plates ici ?».  Réponse d’un marcheur : « Ah ben, non, vous n’êtes pas en Belgique ici ». Après avoir bien sué, on arrive en haut d’une colline. Le paysage est époustouflant, l’eau est vert émeraude. Le lac est gelé mais on y va. On ressort frigorifié, pas au meilleur de sa forme. On fait la connaissance de quatre amies qui se sont octroyées un weekend sans hommes ni enfants. Ni une ni deux, on se retrouve autour d’un verre de vin à se renseigner sur les plus beaux Suisses du pays. Les filles, elles, restent dormir dans le logis. Un peu plus haut, des danseurs font la fête dans la montagne et dansent sur Stromae. Comme quoi… En contrebas, poules, lapins, oies, moutons réclament à manger. On repart juste avant que la nuit tombe, le chemin est plus simple qu’à l’aller, on ose un selfie avec les vaches, histoire de frimer devant les copines. Le retour dans le noir avec virages, crapauds et renards, s’avère par contre bien stressant. La soirée se termine avec Nathalie, une copine de Bruxelles retrouvée par hasard à Rougemont dans le même immeuble que nous, en compagnie de ses fromages. Les derniers lacs où nous nous arrêtons sont le lac d’Arnon et celui de la Gruyère. Au premier, on attaque une Flammekueche végétarienne après s’être baigné, au deuxième, on observe avec curiosité un bouledogue en gilet de sauvetage installé sur un paddle.

Fribourg, côté ville

Pour changer des lacs, on pousse jusqu’à Fribourg. Manque de pot, on est lundi. Tous les musées sont fermés, la plupart des magasins aussi. On ne pourra que rêver de ce magasin japonais qui nous faisait envie avec ses boîtes à thé inutiles mais très belles. Au Théâtre de l’équilibre où est installé l’Office du Tourisme, se trouve un café sympa, Le point commun, qui propose des créations d’artistes locaux. Ici, des fromages tricotés en laine, là, des fleurs en papier laissant découvrir des mots puisés dans des livres. La nourriture est bonne, on s’y sent bien. On y fait la connaissance de Camille, une jeune maman de quatre enfants qui a quitté son travail de policière scientifique il y a 2 ans et demi pour se reconvertir dans le café de spécialité et lancer sa marque, Pouponne & Loulette. Elle porte aux oreilles des mini chaussures blanches de Barbie qui viennent de Berlin et nous emmène au BlueFACTORY, un entrepôt qui abrite un restaurant de pâtes fraîches, un bar et son atelier. Le lieu a accueilli le mois dernier le festival des festivals perdus, à savoir les événements du coin qui n’ont pas eu lieu pour cause de Covid. Camille raconte son parcours, son intérêt pour le café. A l’intérieur, des nains de jardin se sont invités au bar, à l’extérieur, une balançoire aux rubans colorés amuse les enfants. 

Il fait très chaud ce jour-là, c’est dur, les villes par temps caniculaire. On poursuit la balade en direction de la cathédrale. Pour y accéder, on passe par la rue des Épouses indiquée dans le plan. Le nom est ludique, deux personnages masculins et féminins nous accueillent à l’entrée de la rue. Un panneau indique la mention : « Voici la rue des Épouses fidèles et aussi le coin des Maris modèles ». Quelques mètres plus loin, une devanture a choisi comme nom celui des « Infidèles » (!). On débouche sur le Belvédère, un bar agréable qui surplombe la rivière. Des guêpes nous assaillent et piquent la main du barman. On fuit pour revenir encore mieux le soir car des concerts amateurs s’y donnent le lundi – mais nous, on a repéré le flipper. On enchaîne avec une envie de baignade. On tente la piscine mais c’est affreux. On tente la rivière mais elle est gelée et il se met à pleuvoir. On tente la boîte de biscuits et c’est un succès. Dans la forêt, on repère encore des nains (c’est gai, les nains) et on prend le funiculaire, en mode masqué, pour remonter dans la vieille ville. 

On se pose en fin de journée au Bar des Trentenaires, un lieu bien sympa de la vieille ville où on feint d’ignorer le magasin de thé fermé juste en face. Le bar l’annonce tout de go : « Les trentenaires aiment la bonne bière ». On jette donc son dévolu sur une bière moelleuse de froment cru et une autre à base de coriandre et écorces d’oranges. On termine la balade à Fribourg sans avoir vu le moindre musée mais en trinquant au bar TM avec des chouettes cocktails en se disant qu’on reviendrait bien à Fribourg un autre jour que le lundi. Prochaine et dernière étape : Thoune, Lucerne et Bâle.

Nos recommandations :

– S’arrêter à la librairie BD Bulle à Fribourg, pour faire le plein de bulles, cases et albums

– Avoir confiance en son étoile pour faire le plein de marmottes !

– Voir en ligne les concerts du Gstaad Menuhin Festival. Voter pour sa « Jeune étoile » favorite – dont Pallavi Mahidhara fait partie – du 10 au 30 septembre prochain. Le/la musicien(ne) qui aura recueilli le plus grand nombre de suffrages se verra programmé(e) lors du prochain festival.

Remerciements : Letizia Robbiani (Suisse Tourisme), Sandra Mivelaz (Musée HR Giger), Emilie Chavaillaz (Château de Gruyère), Fabienne Porchet (La Maison du Gruyère), Damir Kalajdzini (Chocolaterie Cailler), Antonino Pace (Hôtel de Rougemont), Sophie Labarraque et Augustin de Candolle (Hôtel Ermitage, Château-d’Oex), Rolf Steiger (Centre Menuhin), Christine von Siebenthal (Gstaad Menuhin Festival), Elise Morard (Office du Tourisme de Fribourg), Camille Schoenenweid (Café Pouponne & Loulette)

Visuels :

Photo 1 : ©Matthias Belz 

 Autres photos : ©Katia Bayer

L’agenda spectaculaire du 5 septembre 2020
“Effacer l’historique” du duo Delépine/Kervern: une comédie à l’ère du numérique
Katia Bayer

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration