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Liaisons gourmandes, le désir se déguste dans le noir

Liaisons gourmandes, le désir se déguste dans le noir

07 December 2018 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Le célèbre site ultra chic de podcasts érotiques fait une alliance sans faute de gout avec Maîtres d’accords pour lancer un nouveau concept aux allures délicieusement classiques.

L’idée est tellement belle qu’on se demande pourquoi elle n’avait pas été mise en action avant. Pour Maîtres d’accords, Leslie Brochot trouve les alliances parfaites entre un met et un vin. Du côté du Verrou, Betty et Lou sortent la littérature des yeux pour la mettre dans vos oreilles.

Alors, dans un lieu tenu secret, voûté au cœur du Marais, on se retrouve. Une vingtaine de convives, habillés chic. Pour le moment, on se rencontre autour d’une coupe de champagne, un peu inquiets de la suite des événements. Très vite, Leslie, Betty et Lou deviennent maîtresses du jeu. Oui, du jeu. Nous, les joueurs, sommes bien sûr libres de quitter l’expérience quand on le veut, si on le veut. La liberté est de mise ici.

On se met à table, placés.  Plusieurs verres, des bougies et un masque nous attendent. L’expérience se fait donc les yeux bandés.  Et là, la voix opère. Loin de se sentir enfermés, la performance nous enveloppe et on se laisse guider dans une idée qui mêle méditation et abandon. Nous devenons, nous spectateurs aveugles, les marionnettes dociles des maîtresses de cérémonie, incapables seuls de saisir un verre ou un aliment. Une main qu’on ne peut pas nommer nous attrape et nous permet de toucher, le verre, les bouchées.  Chaque accord est composé d’un texte, d’un verre et parfois de quelque chose à avaler.

Quatre écritures de femmes, de la littérature classique à l’écriture contemporaine, sont accordées, avec une intensité croissante du verbe. Les mots sont portés par des sensations inédites ; ainsi le mordant d’une phrase se voit complété par une bulle piquante, ou bien une chair moelleuse, sublimée par l’onctuosité d’un vin, vient se confondre avec le velours d’une phrase. Vous n’en saurez pas plus, le résultat étant fonction de la pure sensibilité du spectacteur-acteur, qui s’abandonne dans ce qui le porte le plus, ouïe, goût ou odorat…

Ce qui est troublant ici, c’est la façon dont la communion se fait sans se voir. Il y a un aprés où les langues des convives se délient, où l’on passe côté bar, classique, pour témoigner de cette expérience très particulière et forcement, très enivrante.

Visuel : ©Betty

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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