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Un music hall burlesque : l’Opéra de Clermont Ferrand termine l’année 2022 en forme de feux d’artifices

Un music hall burlesque : l’Opéra de Clermont Ferrand termine l’année 2022 en forme de feux d’artifices

07 January 2023 | PAR Hélène Biard

Dans les années 1930, les revues et autres cabarets et music hall furent très actifs tant en France qu’à l’étranger. Olivier Desbordes, le directeur de la compagnie Opéra Eclaté qui met ce spectacle en scène, leur rend un hommage festif en les recréant et en en faisant un mix avec « Un music hall burlesque ».

En ce doux vendredi de décembre, l’Opéra de Clermont-Auvergne a réinvité la compagnie Opéra Eclaté, déjà venue en octobre pour présenter Cosi fan tutte, avec un spectacle drolatique intitulé « Un music hall burlesque ». Ce sont cinq chanteurs, trois hommes et deux femmes, et une pianiste de talent qui régalent pendant une heure et demi un public venu en nombre. Créé en février dernier « Un music hall burlesque » a tenu toute ses promesses en faisant rire au éclats une salle bien remplie.

Une mise en scène sans temps mort dans un décor unique et avec des costumes irrésistibles

Très inspiré par ce nouveau projet, Olivier Desbordes recrée l’ambiance des anciens cabarets, ceux des années 1930 et 1940, en poussant ses cinq chanteurs, qui sont aussi d’excellents comédiens, dans leurs retranchements. Chaque mouvement, chaque mimique, chaque « colère » est étudié à la loupe et, même si les cinq compères évoluent dans un décor unique, chacun prend un malin plaisir à en rajouter tant dans les mimiques que dans les postures. Pour en rajouter dans l’exagération, dans le meilleur sens du terme, Patrice Gouron, costumier et accessoiriste d’Opéra Eclaté, donne aux cinq artistes des costumes aussi cocasses les uns que les autres. Et c’est ainsi que Jean Pierre Descheix, Eric Perez et Eric Vignau se retrouvent à plusieurs reprises avec des robes qui renforcent un peu plus l’excentricité de ce music hall burlesque. Le décor unique du spectacle est tout simple mais il est efficace et sert d’écrin aux artistes.

Cinq chanteurs et une pianiste complices et au top

Pour ce spectacle très réjouissant, Olivier Desbordes a invité cinq comédiens-chanteurs qui se connaissent bien et qui travaillent ensemble depuis de longues années. Si chacun s’amuse beaucoup, certaines chansons marquent plus que d’autres ; ainsi, Eric Perez fait le show avec, entre autres chansons, « les rhododendrons » : il nous gratifie d’une grosse « colère » en insistant bien sur le fait que non, vraiment, il n’aime pas les rhododendrons. Et Sandrine montcoudiol fait beaucoup rire en chantant « Il m’a vu nue » laissant entrevoir un petit bout de fesse l’espace d’une seconde à sa sortie de scène. Mais le duo Sandrine Montcoudiol / Anne Barbier s’éclate en chantant « Cousine » ; et le public s’éclate avec les deux femmes costumées pour l’occasion en camionneuses. Les trois chansons en espagnol font mouche en fin de spectacle. Avec « Es mi hombre » Eric Perez n’a aucun scrupule à alpaguer, en espagnol s’il vous plaît, ceux/celles qui lorgnent de trop prêt les personnes « interdites ». Quant à Eric Vignau, qui s’est beaucoup amusé dans les rôles de meneuses de revue ou de marins, entre autres rôles, il chante « Ahora levantate » costumé en mama espagnole et avec un plaisir gourmand. Mais c’est surtout « Besame mucho », chanté en trio par Eric Perez, Eric Vignau et Jean-Pierre Descheix provoque des rires francs et massif dans une salle qui a accompagné régulièrement les cinq chanteurs en applaudissant, en réagissant aux piques parfois lancées par l’un ou l’autre des artistes et en éclatant de rire à plusieurs reprises tant certaines situations sont cocasses. Le « chantez » final est tout aussi burlesque que le spectacle lui même. La pianiste Charlotte Gauthier accompagne les cinq chanteurs avec talent. Arrivée la première sur scène, elle « lance » les festivités avec panache ; très « à la page » c’est sur une tablette que sont installées les partitions des chansons de ce Music Hall très divertissant et très festif qui colle si bien aux fêtes de fin d’année.

Le moins que l’on puisse dire c’est que le « music Hall burlesque » monté par Olivier Desbordes est une transcription exceptionnelle des cabarets des années d’avant-guerre jusqu’aux années d’après guerre. Si les six artistes présents sur la scène de l’Opéra de Clermont-Auvergne ont pris un vrai plaisir à se grimer et à se costumer pour interpréter les chansons de Mistinguett, Maurice Chevalier, Dranem, Damia ou encore de Francis Blanche, le public venu nombreux en ce dernier vendredi de 2022 a pris, lui un véritable plaisir à les écouter ; et l’accueil très chaleureux, voire enthousiaste, qu’il a réservé à la troupe témoigne de l’excellente soirée qu’il a passé.

La suite de la saison d’Opéra Eclaté est à consulter ici.

Visuels : © Nelly Blaya

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