
Première : quand le trac détraque !
Soir de première au Biplan… le public est chaud bouillant, le régisseur fait les derniers préparatifs, le comédien est prêt à entrer en scène pour faire son show. Tout est réglé au millimètre… sauf que la porte qui sépare les coulisses de la scène ne s’ouvre pas. Les clefs ont disparu. Le jeune comédien se retrouve donc face à nous, un public de “coulisses”, qu’il prie de bien vouloir partir : mais l’illusion théâtrale fonctionne, chacun reste dans son siège, et c’est le verso de son one man show qui commence…
S’enchaîne alors une série de petits sketches, reliés entre eux par la quête des clefs, puis le renoncement alors que le spectacle est annulé, et enfin le début d’une relation qui s’installe entre le comédien et son public. Composée d’une désagréable bibliothécaire, d’un pédant professeur d’art dramatique, d’un chef d’orchestre déjanté, d’un chanteur de rock désabusé, ou encore d’un homme politique exalté, cette galerie de personnages régale autant qu’elle amuse, avec des touches d’ironie dans lesquelles chacun se reconnaîtra. On regrettera juste un manque de liant entre les scènes, qui parfois s’enchaînent sans véritable cohérence.
Charly Magonza interprète avec bonheur les différents visages de ce comédien perdu : une véritable connivence s’installe entre lui et le public, dans la petite salle du Biplan. Le régisseur, plateau joué par Roman Deneuville, montre régulièrement le haut de son derrière alors qu’il range, bricole et traficote autour du comédien : commentant l’action de ses gestes, sans jamais ouvrir la bouche, ce régisseur participe pleinement à la pièce, et permet au comédien de rebondir tout comme de saisir l’ironie de certaines situations.
Si quelques scènes lorgnent parfois du côté de la facilité, Première ne manque certainement pas d’humour, et ce spectacle chaleureux, en tournée dans la métropole lilloise, saura vous séduire !