
L’inconsolé est tendre chez Joël Jouanneau
Dans la rue Louise Weiss se niche un théâtre tout public qui a décidé de considèrer les enfants en êtres intelligents. En ce moment au Dunois c’est un cycle Jouanneau qui les, nous, éclaire sur ce qu’il y a à apprendre de la vie.
Cette après midi l’Inconsolé nous attendait. L’inconsolé c’est le nom du bateau que le roi Horn pris pour retrouver sa blonde perdue dans l’Ocean. Avant elle, il n’était rien, personnage abjecte se croyant omniscient , au point que le royaume portait son nom. Après elle, il n’était que tristesse, au point même de n’avoir plus de larmes.
Ce conte initiatique se joue en 2 m², avec une valise magique et deux comédiens, Fabien Bondil et Natacha Diet, se font face pour devenir des mimes tout à fait justes. Ils nous ouvre leur valise comme une malle aux trésors et nous font découvrir cette poupée toute en ficelle devenue roi puis homme. Le monde se fait parapluie, l’océan tissu.
25 minutes tout court pour nous raconter une vie, le temps pour une bougie d’anniversaire de se consumer, comme le symbole d’une année. Ce spectacle sent la douleur, la conscience du deuil. L’auteur ne s’en cache pas “J ’ai, pour des raisons intimes et un peu douloureuses, écrit trois pièces pour enfants : Marie -Ouate en Papouasie, Dernier rayon et L’Inconsolé. Je me dois de préciser qu’il s’agissait àchaque fois d’être à l’écoute d’un enfant enseveli au plus profond de moi, de tenter de renouer avec lui,de comprendre pourquoi, aujourd’hui encore, ilcrie.”
Nous voilà partis à travers flots, à la recherche de l’apaisement de la tristesse. Pour chercher, nous voilà très prés, on navigue à vue sur ce radeau de fortune, riche de ses rafistolages. Une vie blessée nous parvient dans ce spectacle où la valise devient écrin.
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