Théâtre

Le jeu de Domino sensible de Jean-Luc Bosc

28 July 2010 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Pour le dernier weekend du festival off d’Avignon une partie de Domino s’impose. Au collège de la salle à 18h, Jean Luc Bosc met en scène quatre clowns-mimes-comédiens et même un peu danseurs. Tant de poésie dans un jeu , est-ce possible ? Laissez vous porter par cette pièce qui part du boulevard pour raconter l’histoire de vengeance qu’il vous plaira t’entendre.


La voix parlée est double, une féminine, une masculine, deux narrateurs qui viennent dire l’histoire et nous en faire une analyse théâtrale sympathique. Coup de théâtre, mise en abime, à nous une double lecture de la pièce pas si second degré que cela.

L’histoire, celle de trois personnages, Hilda la mère, Paul-Henri, le père, Louisette la fille . Tout va bien dans la paisible famille, si ce n’est qu’Hilda s’ennuie un peu au lit. Jusqu’au jour où , au bar de la plage, débarque Domino, le beau gosse, le flambeau, un vrai héros. Juliette fond, l’amour nait, mais voila, Domino est volage et séduit Hilda aussi. Loin du théâtre de boulevard que pourrait évoquer l’histoire de ce trio amoureux familial, la pièce vient se frayer un chemin du côté du cinéma muet pour avec l’aide du narrateur de plus en plus présent, proposer à notre imagination plusieurs clés de lecture de l’histoire auxquelles sont attachées plusieurs fins possibles..à vous de voir !

Les comédiens bougent, ouvrent grand les yeux mais ne parlent jamais. La mise en scène est portée par la voix off, les costumes noirs , la musique enveloppante et le léger décor qui se transforme si vite en plage, en voiture, ou en bar. L’ensemble offre un théâtre de l’âme , dans une poésie à la Mnouchkine.

« Domino » parle du couple, de la difficulté d’être fidèle, de la vengeance et de la douleur. On sourit souvent, on a le ventre serré, la larme à l’œil aussi grâce à cette troupe qui joue avec la mélancolie et les sentiments sans jamais tomber de quelque chose de dégoulinant.

Un très beau moment de théâtre.

Jusqu’au 31 juillet à 18h, Collège de la Salle, Place Pasteur, 0490391913

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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