
Avignon off : Pollock, la femme derrière le pinceau
Dans un atelier new-yorkais, Jackson Pollock et sa femme Lee Krasner, échangent sur le génie de celui qui est l’un des plus grands peintres américains du XXe siècle. Elle a sacrifié sa carrière pour lui et la pièce les imagine tous les deux dans l’atelier. Seuls.
C’est au cours d’un voyage à New-York, en 1998 que Paul Desveaux, le metteur en scène, découvre Jackson Pollock. Fasciné par ses fameux drippings, des toiles où le peintre officie à même le sol, créant des lignes et des constellations de couleurs grâce à une chorégraphie improvisée, Paul Desveaux entrevoit immédiatement la possibilité théâtrale du geste. Il se sert alors de la biographie de l’artiste pour esquisser une première scénographie. Et c’est un autre personnage qui apparait, celui de la femme du peintre, Lee Krasner. Elle est aussi artiste et a reçu les éloges d’un Mondrian, ce qui n’est pas rien. Pour Pollock, elle peint plutôt pas mal pour une femme.
Dans l’ombre de l’artiste
Créée en 2018 à l’Abrons Arts Center à New York, Pollock met en scène leurs échanges passionnés autour de l’art, leurs coups de gueule comme leurs coups de pinceaux.
Le partenariat entre Paul Desveaux et l’auteur Fabrice Melquiot, dont il a déjà monté plusieurs œuvres, fait le reste. Pour cette trilogie américaine dont Pollock fait partie, ils avaient auparavant fait la part belle à deux autres artistes qui ont marqué le siècle dernier : Janis Joplin et Diane Arbus.
On retrouve ici la VO (version originale) sous titrée de cette pièce présentée à New York avec deux comédiens américains très intenses : Jim Fletcher (déjà présent au début du projet en 2018) et Michelle Stern. A ne pas manquer.
Pollock, mise en scène de Paul Desveaux, à 23 h à La Manufacture jusqu’au 13 Juillet.
Image © Laurent Schneegans