
“Deep are the woods”, le ballet lumineux d’Éric Arnal-Burtschy
À Ardenome, anciennement Grenier à sel, le chorégraphe plasticien et performer que l’on aime tant nous invite à une hypnotique balade en forêt. Une merveille.
Si avec Bouncing Universe in a Bulk il se jouait du nombre et des contraintes, faisant évoluer ses danseurs dans une mare d’huile, si, avec Ciguë, il donnait à son spectacle l’attrait d’un poison, pour Deep are the Woods, il laisse la lumière jouer.
Cette fois-ci, la danse se fait donc sans interprète humain. Nous sommes invités à entrer dans une antichambre où nous devons nous déchausser, et déposer nos effets personnels comme on dit. Une fois les précautions d’usage annoncées, nous entrons dans une pièce où un point lumineux nous attend. Il nous est demandé de nous allonger pour partir du point de départ.
Le ballet commence et il est éblouissant, rapidement nous devenons des acteurs du spectacle, titillés par l’envie d’en savoir plus. Ces lumières dansent, et elles dansent plutôt contemporain. Les lignes se croisent, s’ouvrent, s’aplatissent. Parfois elles ne sont plus qu’une mer de brume ou horizon lointain. Nous, nous nous levons, nous recouchons, nous mettons en tailleur. La proposition frise la méditation mais le suspens de l’élégance nous pousse à rester connectés à l’extérieur.
Quand le soleil se couche, la forêt devient rouge, puis se pare de bords blancs pour encore plus nous inclure dans cette intensité très confortable. Comment peut-on écrire et composer la lumière de cette façon ? Comment prévoir ce parcours du soleil ? C’est tout simplement magique, à la fois futuriste et éternel. Il s’agit d’une plongée dans la beauté contemporaine où le silence est un allié et où le temps est élastique.
A voir et à vivre absolument jusqu’au 19 juillet à Ardenome, 2, rue du Rempart St Lazare – 84000 Avignon +33 (0)4 32 74 05 31.
Visuel : Affiche