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« L’amour vainqueur », la géniale opérette à frissons d’Olivier Py au Festival d’Avignon

« L’amour vainqueur », la géniale opérette à frissons d’Olivier Py au Festival d’Avignon

06 July 2019 | PAR Amelie Blaustein Niddam

A domicile, Olivier Py propose, sur un terrain qu’il connaît bien, l’adaptation d’un nouveau conte de Grimm, Demoiselle Maleen. Un grand bonheur, kitsch, rétro, généreux… Bref merveilleux !

Stupeur, tremblements! Un roi horrible (Antoni Sykopoulos) refuse à sa fille (Clémentine Bourgoin) d’épouser celui qu’elle aime (Pierre Lebon). Comme elle refuse de se marier selon les vœux de son père, elle est jetée au cachot pour sept ans. Heureusement un génial jardinier pacifiste (Flannan Obé) est du côté des désirs réalisés.

Comme dans La jeune fille, le diable et le moulin qui clôturait l’édition 2014, le plateau est serti d’ampoules chaudes comme des bijoux. Ici, à l’avant-scène, un piano est auréolé d’un képi, d’une couronne, d’un canotier et d’une paire d’escarpins. L’esthétique se niche dans les muets des années 20. Les personnages nous apparaissent tout en excès devant un rideau vert et ils sont tout illuminés de rouge. Ils vont nous chanter leur histoire, entrecoupée de dialogues parlés. On est autant chez Jacques Demy que chez Madame Arthur ici, et on rit aux éclats face au pire, comme dans une chanson de Dalida.

Sur le fond, cette histoire vraiment tragique mais (vu que le titre l’annonce, on peut le dire) qui finit bien, est un manifeste d’aujourd’hui où le genre est une fiction et où “il est trop dangereux d’être une fille”. Ici si on le veut, mais vraiment, alors on y arrive.

Il s’agit donc d’une vraie opérette aux interprètes justes. Baryton et soprano se lient pour ajouter du tragique au tragique.

Les chansons sont jubilatoires et on sort de là en chantonnant la très cabaret Chanson du prince : “Je rêve d’amours éperdues, et de promesses entendues, du grand amour irrévocable et de serments indéchirables”.

Tout un programme !

La pièce est annoncée à partir de 9 ans mais elle est tout à fait accessible dès 6 ans.

Jusqu’au 13 au Gymnase du lycée Mistral. Durée : 1h10

Tous les jours à 20H, une autre représentation est donnée à 15h les 6, 7, 10, 11 et 13 juillet

Visuel : L’Amour Vainqueur – © Christophe Raynaud de Lage

 

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