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La République des abeilles, Céline Schaeffer signe une pièce reine

La République des abeilles, Céline Schaeffer signe une pièce reine

28 June 2021 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Après un beau succès au Festival d’Avignon 2019, Céline Schaeffer reprend au Paris Villette sa merveilleuse adaptation du texte de Maeterlinck, La vie des abeilles qui devient La République des abeilles. A partir de 7 ans.

 

“Des abeilles travaillent, merci de ne pas déranger”

Pour le moment, il faut se taire. “Des abeilles travaillent, merci de ne pas déranger”. Cela est écrit sur un panneau et à côté se trouve une petite ruche. Et derrière, il y a une vidéo figée qui nous montre un paysage forestier l’hiver. Et bien nous allons entrer dans cette ruche, guidé par la voix off cassée et enfantine d’Agnès Sourdillon et la présence du récitant David Gouhier. Etonnamment ces deux personnages ne font pas doublon, au contraire. Ils apportent à l’espace encore plus la notion de conte.

L’idée est forte : raconter une histoire vraie à la façon d’une fiction. En l’occurrence, la vie d’une ruche pendant un an, où toutes les abeilles sont dévouées à leur reine et ses œufs. 

C’est souvent à l’abri du regard des hommes et à l’ombre du monde que les grandes choses se font”

Pour entrer dans cette petite maison, des panneaux en ogive semi transparents et un peu dorés sont manipulés. Il sont parés d’alvéoles et de recoins. Oui de recoins, car “C’est souvent à l’abri du regard des hommes et à l’ombre du monde que les grandes choses se font”. Et les saisons défilent au son de la nature. 

Manon Raffaelli et Marion Le Guével ne parlent pas. Elles agissent. En mime et en danse. Manon Raffaelli campe une ouvrière mais surtout la reine et impressionne dans son envol, le seul de sa vie, à la recherche du plus fort des faux-bourdons, celui qui lui donnera des œufs pour une vie entière. Marion Le Guével est une abeille ou un bourdon, dans une danse très mobile jusqu’aux battements des mains ! C’est souvent très beau et souvent drôle aussi. La ponte des œufs est un moment culte, la mort du bourdon aussi. 

Plus la pièce avance, plus la peine fait son chemin car on sait que les abeilles disparaissent et que sans elles, pas de fleurs, pas de miel. La pièce vient alerter les enfants sur la préciosité millénaire de ces insectes à l’intelligence folle qui ne peut se déployer que dans le collectif. Dans cette république aux allures de dictature, tout n’est fait qu’en direction de la reine, et les rôles sont assignés, l’harmonie règne de façon mécanique. 

Dans ce spectacle magnifique, tout est aussi précis et ciselé que dans une ruche. La beauté se butine jusque dans les ailes, véritables sculptures qui se déploient. Un bijou écologique et poétique à voir absolument.

Jusqu’au 4 juillet, au Théâtre Paris Villette.

Visuel: ©Christophe Raynaud De Lage

 

 

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Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

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