
Le petit poucet (ou du bienfait des balades en forêt dans l’éducation des enfants)
Le spectacle joue au théâtre Paris Villette, sauvé l’an dernier de la fermeture définitive, et dont la programmation s’ouvre désormais au jeune public, avec également des ateliers créatifs proposés au public. Dans son adaptation du Petit poucet, Laurent Gutmann met en scène trois comédiens pour une relecture comique du conte de Charles Perrault.
Pas facile de s’attaquer aux grands classiques des contes pour enfants. Laurent Gutmann a choisi pour sa part d’aborder l’histoire de Charles Perrault en imaginant que si petit poucet ne grandit pas, c’est à cause du regard que ses parents posent sur lui. En le voyant toujours comme un enfant, ils le maintiennent dans sa petitesse. C’est ainsi que l’auteur et metteur en scène a ajouté un sous-titre au spectacle “du bienfait des balades en forêt pour l’éducation des enfants”. Finalement, Laurent Gutmann aborde l’histoire du Petit Poucet avec décalage et drôlerie, et cela fait rire dans le public les parents venus accompagner leurs enfants (relire les grands classiques avec des lunettes contemporaines, Laurent Gutmann le fait aussi dans son spectacle Le Prince, également joué au TPV cette rentrée).
Sur scène, trois comédiens -Jade Collinet (vue au “théâtre tout court” en 2012) joue la mère du Petit Poucet et l’ogresse, David Gouhier (vu dans dans les Acteurs de bonne foi en 2010) joue le père et l’ogre (un ogre hilarant en costume de comptable), Jean-Luc Orofino incarne quant à lui le Petit Poucet- un décor modulable épuré, pour un spectacle qui manque certes un peu de poésie, mais qui grâce à des astuces de mise en scène, trouve bon an mal an son équilibre. Le final laisse à désirer mais à noter, la scène de poursuite entre l’ogre (et ses bottes de sept lieues) et le Petit Poucet dans la forêt, terrifiante donc réussie. Ecrit en 2012, le spectacle a obtenu le prix du festival Momix 2013, et part en tournée à travers la France pour la saison 2014-2015.
© Pierre Grosbois