Les fantaisies de Ruth Childs aux Hivernales
Vous le savez, Avignon est une poupée russe où s’encastrent des festivals dans le festival. C’est le cas de On y danse aussi l’été, la programmation des Hivernales, le centre de développement chorégraphique de la ville. Et attention, pépite ! Ruth Childs présente Fantasia jusqu’au 16 seulement !
La nièce de Lucinda Childs a été à la bonne école. Elle a souvent dansé ses pièces. Ce qui intéresse Ruth Childs c’est le post modernisme chorégraphique. Celui qui vient frôler l’humour et s’amuser des postures.
Pour Fantasia, présenté dans le cadre également de La sélection Suisse, la danseuse s’empare de grands airs classiques : Beethoven, Tchaïkovski, Dvo?ák. Nous la découvrons toute rose, perruque au carré et grand tee-shirt. Tout est carré : la perruque, le tee-shirt et la danse ! Au sol, elle crée des angles avec ses bras ou ses fesses. Les images sont aussi drôles que fortes. Les musiques sont toutes des tubes qui rappellent le dessin animé Fantasia de 1940.
La pièce va ensuite avancer dans une réflexion sur le lien musique/mouvement. L’artiste s’amuse à décaler, à différencier le son. Ses mouvements sont une allégorie bien lointaine du chef d’orchestre.
Fantasia est un bonbon aux couleurs acidulées. Très bien écrit et avec une grande structure il montre une Ruth Childs elle aussi amoureuse des diagonales et de la musique plus expérimentale.
En utilisant ces airs que tout le monde connaît sans pouvoir, le plus souvent, les nommer, elle provoque une réaction très organique. Même quand la danse est minimale, la musique vient suppléer. Et inversement. Brillant.
Jusqu’au 16 ( relâche le 15) à 21h- Aux Hivernales. Durée 50 mn.
Visuel : photographie de Marie Magnin.