Danse
Le festival Trente Trente pour sa 18e édition affiche complet

Le festival Trente Trente pour sa 18e édition affiche complet

31 January 2022 | PAR David Rofé-Sarfati

La 18e édition initialement prévue en janvier 2021 fut décalée en juin dernier. Trente Trente reprend ses quartiers d’hiver et revient du 18 janvier au 10 février 2022 pour sa 19e édition. Avec la même énergie.

Danse, théâtre, performance à l’assaut de la crise sanitaire

Jean-Luc Terrade explique : “Les 18 mois passés sous le joug de la pandémie ont contraint à l’éloignement et ont marqué les esprits et les corps. Il s’agit plus que jamais cette année d’interroger notre perception du corps. Nous ferons tout pour que la poésie et le partage soient au rendez-vous, pour que les artistes puissent se saisir de ce nouvel environnement.”

La pandémie, la peur du virus, l’obligation du masque, la pass vaccinal ont généré plus d’inquiétude que de mal. Dans une région à plus de 80% de schéma vaccinal complet, les spectacles ont joué à guichets fermés. Les festivaliers ont ignoré les cassandres. Sur les 26 compagnies du festival, seules deux ont du annuler suite à des cas déclarés positifs au Covid-19. Quant à l’intendance rodée du festival, elle a assuré une organisation fluide de belles propositions artistiques. 

29 spectacles dont 9 créations

A coté d’artistes nationaux et internationaux le festival reste attaché à accompagner la jeune création émergente peu ou pas visible en région Nouvelle-Aquitaine. Pour sa 19e édition, Trente-Trente programme 11 artistes régionaux et 16 nationaux ;  29 spectacles dont 9 créations, 4 étapes de création, et une avant-première, se dérouleront aussi bien à la Salle des fêtes du Grand Parc, à l’atelier des Marches, au Marché de Lerme, à la Halle des Chartrons, l’Hôtel Ragueneau, la Bakery Art Gallery et la Manufacture CDCN à Bordeaux, mais aussi au théâtre des Quatre saisons à Gradignan, sous le Chapitô à Bègles, ou encore à l’Agora à Boulazac (24).

Issues des quelques propositions que nous avons eu la chance de découvrir au milieu de cette trentaine de spectacles de cirque, musique, théâtre, danse, performance, et combinaisons diverses nous avons pu applaudir deux spectacles singuliers modernes et captivant. Deux performances au récit puissant et aux émotions fortes.

Hyperspace de James Batchelor

Cette performance est le troisième opus d’une trilogie dont Deepspace (2016) et Redshift (2017) sont les premiers volets. Hyperspace est né d’une exploration qu’a mené le chorégraphe australien en Antarctique à bord d’un navire d’expédition scientifique de l’Institut d’études marines (IMAS) vers les îles Heard et McDonald en 2016. La performance magnifique, sensuelle et étrange veut répondre à la question du corps au sein du cosmos ?  Le corps du danseur, avec une lenteur maîtrisée  des gestes et une sensualité qui cherche à échapper de la pesanteur même, devient matière tandis que celle ci se plie, s’étire et se reconfigure dans un espace où les échelles sont multiples. L’émotion est esthétique et archaïque.

Quelque chose s’attendrit  de Renaud Herbin

Des mécanismes optiques complexes fait de loupes, de lentilles microscopes et de panneaux nous rapprochent et du détail de la matière et de l’immensité du microscopique. Court poème visuel et sonore, chuchoté à l’oreille et aux yeux des spectateurs, Quelque chose s’attendrit est une performance pour marionnette à fil. Un être humain minuscule se confronte aux échelles de l’infinie lumière. Portée par la création musicale de Sir Alice, comme un écho au travail merveilleux de James Batchelor,  la marionnette prend souffle et explore un monde où chaque lentille du dispositif renverse la pesanteur et ses effets. Et si le flou optique constitue la règle de cet univers, la netteté apparaît comme une naissance ou plutôt un retour à l’origine de la vie, à ce moment qui impose notre humilité et où la vie naît. L’instant est attendrissant ; une lointaine saveur de trouble et de solitude nous saisit. La minuscule marionnette bouleverse.

La crise sanitaire s’éloigne

Ainsi, la crise sanitaire s’éloigne. Trente trente comme la plupart des événements culturels de cette importance a pu se tenir. Seuls ceux avec des grandes jauges non assises ont été annulés. Il n’empêche. Le stress est encore perceptible et le public du Trente Trente qui a en masse répondu présent récompense les équipes formidables qui ont connu l’inquiétude d’une possible annulation du festival. 

 

Trente Trente 

19e rencontre de la forme courte dans les arts vivants

Bordeaux et sa région.

Lien de réservation

Crédit photo © Morgan Hickinbotham

Affiche

 
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David Rofé-Sarfati
David Rofé-Sarfati est Psychanalyste, membre praticien d'Espace Analytique. Il se passionne pour le théâtre et anime un collectif de psychanalystes autour de l'art dramatique www.LautreScene.org. Il est membre de l'APCTMD, association de la Critique, collège Théâtre.

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