Danse
[Festival d’Avignon] Sujets à vif A, un “A” comme “Autrement”

[Festival d’Avignon] Sujets à vif A, un “A” comme “Autrement”

06 July 2015 | PAR Amelie Blaustein Niddam

C’est une rencontre qui a lieu chaque Festival et qui est toujours source de surprises. Il s’agit de faire dialoguer deux artistes dont les pratiques sont différentes mais dont les esprits concordent. Les Sujets à Vif sont un programme de la SACD. A voir dans le Jardin de la vierge du Lycée Saint-Joseph jusqu’au 11 juillet.

[rating=4]

Connais-moi toi-même Dominique Boivin et Claire Diterzi

Oh le coup de cœur !  Il s’agit de faire se rencontrer le danseur et chorégraphe Dominique Boivin à l’univers très pluriel et la chanteuse, ex-pensionnaire de la Villa Médicis et également habituée des scènes de spectacles (Rosa la Rouge par Martial Di Fonzo Bo), Claire Diterzi.

Ils sont deux sirènes blondes en bleu de travail, bien perdus au fond de la piscine. Pourquoi se présentent-elles à nous ? La culture va mal, les festivals ferment les uns après les autres et la danse est en péril. A Avignon, les Hivernales craignent pour leur lieu et La Parenthèse se présente cette année sans le Forum Blanc Mesnil fermé de façon arbitraire. Pour sauver ce qui peut l’être encore, les deux naïades vont se prêter au jeu du télé-crochet. Et s’il faut reprendre Sous le Vent de Céline Dion, ce sera fait. Et s’il faut écrire au sol HELP et SOS ce sera fait aussi. La proposition est hyper intelligente. Le danseur devient chanteur et la chanteuse danseuse dans une interchangeabilité qui n’écrase jamais l’autre. La danse s’inspire avec joie et humour des mouvements de natation. On ne coule pas ici, on revient à la surface, on respire. Et même si sur Le Pont d’Avignon on ne danse plus comme avant, on y dansera encore et encore !

Broyage-Jessica Batut et Latifa Laâbissi

La deuxième proposition est plus radicale et moins légère. Elle se digère et s’apprécie sur le long court.  La danseuse et comédienne Jessica Batut (Nordey, Genod…) performe ici dans une forme très “fin de millénaire”. Elle est de dos, un arbre doré dessiné sur son sweat à capuche. On ne la verra jamais tant qu’elle se livrera à l’exercice d’une logorrhée extrêmement aride. Elle balance un texte fait de vœux signés Christophe Tarkos “Nous plongeons .. Laissons nous plonger …Nous allons soulever le devant… Nous n’avons pas peur… “. Sa danse puise dans les postures de yoga et de tai-chi. Les déplacements glissent avec lenteur dans un décalage fort avec le rythme du texte. On entre finalement dans cette violence, presque cette malveillance qui est bien, comme la première proposition, le témoin d’une époque.

Visuel :  © ABN

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