[Chronique] Gang Of Four « What Happens next »

Trente cinq ans après la déferlante punk de 77, le groupe culte originaire de Leeds (Angleterre) qui aura influencé les Red Hot Chili Peppers, Bloc Party, Radio 4, The Rapture ou Franz Ferdinand est bel et bien de retour.

Seul rescapé de la grande époque, Andy Gil (guitare) a recruté John Sterry (chant),Thomas Mc Niece (basse), Jonny Finnegan (batterie) ainsi que deux guests: Alison Mosshart (The Kills, Dead Weather) un chanteur pop rock allemand des 80’s, Herbert Grönemeyer. Ce tout nouveau tout chaud « What Happens next » sonne résolument entre le rock industriel et l’electro rock. Voix poignantes, empilage successif de riffs de basses dansantes, roulements de fûts à gogo, le résultat de cet electro rock au charme vénéneux nous invite à une plongée dans les abîmes d’un univers sombre et urbain. C’est de ce décalage que sont nées les chansons accroche coeur de ce nouvel album qui puisent dans les racines même de l’univers de Gang Of Four. Ici pas de surprise: c’est le même rock noir, tendu qu’autrefois, sur fond de textes engagés, voir littéraires. L’album s’ouvre sur un « Where The Nightingale Sings » d’anthologie et direct le ton est donné : c’est lourd, massif puissant, on en prend plein les oreilles. Tout au long des onze titres, les guitares cisaillent, la basse ronde et tendue jouée à l’allemande dissone de toute part, les rythmiques hypnotiques, répétitives échafaudent un mur de son impressionnant, savamment amplifié à partir de multiples ampilages sonores. Le chant mélodieux d’Alisson où les vocalises gothiques caverneuses de Herbert Grönemeyer s’infiltrent à merveille dans l’ADN de la musique d’Andy Gil sur des titres rock de facture plus classique « Broken Talk » et « England’s In My Bones ». Du pain béni pour ceux qui aiment les déflagrations soniques et le son des 80’s.

Gang Of Four, What Happens next, Label : Membran

Jean Christophe Mary