Live Report : OrelSan au Bataclan (14/12/2011)
Le 14 décembre dernier, au cours d’un concert complet depuis deux mois et dans un Bataclan plein à craquer, le rappeur OrelSan a offert un lancement du tonnerre aux titres phares de son dernier album, le Chant des Sirènes (voir notre article). L’astronef RaelSan est parti pour faire le tour de France, pour rappeler aux fans les titres de ses débuts, et enflammer le kérosène bouillant contenu dans ses nouveaux titres. Retour sur une soirée qui a marqué la carrière de ce génie du hip-hop normand.
Deen Burbigo, clasheur et sans reproche
Toutes les attentes des “OrelFans” ont été comblées ce soir : 20h00, une queue de 100 mètres, une proportion impressionnante de filles (choquante pour ses détracteurs, dénonçant sa misogynie supposée depuis l’affaire de la chanson “Sale Pute”, et ceux du rap en général). A l’entrée, des masques de RaelSan, un personnage de super-héros vivant au milieu d’un monde post-apocalyptique, sont distribués à tous les spectateurs. La première partie, assurée par le Marseillais Deen Burbigo du crew L’Entourage (rejoint, au grand plaisir du public, par Jazzy Bazz et Eff Gee, de la même équipe), puis Taïpan, a mis le feu aux poudres d’un public jeune et énergique, qui n’ignorait pas leur réputation de killers des battles Rap Contenders (diffusées sur YouTube).
Taïpan, le serpent du désert
Faites un “L” avec votre pouce et votre index. Brandissez-le en l’air. Vous savez acclamer l’Entourage. Ce groupe a eu le mérite de voir une salle remplie de ces “L” lors d’une première partie seulement. Aucune inquiétude quant à leur carrière future.
Jazzy Bazz, le Normand au swagg tranquille
Après une heure et demie de show, le crew d’OrelSan paraît enfin sur scène : le rappeur Gringe (autre moitié du binôme Casseurs Flowteurs, dans lequel OrelSan a fait ses premières phases), le backer et élément comique du groupe Ablaye (114 kilogrammes et un humour redéfinissant l’adjectif “décalé”), le génial Skread, DJ fétiche d’OrelSan ayant composé des musiques pour Sinik et Booba…
Ablaye, Gringe, OrelSan, Skread et Fred (présentateur de l’émission Planète Rap sur la radio Skyrock)
… Mais pas d’OrelSan. A moins que cette silhouette drapée de noir au milieu de la scène… ? Cela ne trompe plus personne. Le sens du spectacle d’OrelSan est légendaire, dans ses clips comme sur scène. C’est bien lui, en robe d’Anakin Skywalker, encapuchonné et paré du masque de RaelSan, qui assène les premiers mots de la chanson du même nom. Mais cette chanson ne sera pas la seule à profiter d’une mise en scène complète. Sur l’une, un buzzer géant activé par Ablaye pour marquer chaque “Mauvaise Idée” éponyme, puis des masques de lapin (animal cher à OrelSan, comme le montrent les clips de “Changement” et de “Plus rien ne m’étonne”) pour tout le groupe, et des vêtements vintage street sur “1990” et “Jimmy Punchline” pour rendre hommage aux débuts du rap, ou encore des ailes d’ange pour Ablaye, comme dans le clip “Saint Valentin”.
La plus grosse surprise n’est pas là. OrelSan sait qu’il a fait transpirer tous ses spectateurs, qui connaissent chacune de ses chansons par cœur, à la pause près. Il veut leur faire plaisir. En montrant qu’il sait jouer au clavier la mélodie de “Pour le Pire”, et qu’il chante bien mieux sur scène qu’auparavant, l’homme qui a maigri peut-être de quinze kilos entre son premier et son deuxième album donne tout ce qu’il a. Pari réussi.
C’est éreinté, déshydraté, masqué et ravi que l’on quitte le Bataclan, seulement déçu du public, trop jeune et incapable de nouer des liens par passion commune ; la fusion des fans n’est qu’apparente, ce qui toutefois n’a pas nui à la qualité du concert.
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