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La playlist des artistes confirmés

La playlist des artistes confirmés

05 January 2019 | PAR Antoine Couder

Cette semaine, Katia Aier, Steve Gunn, The Delines, Lorelle meets the Obsolete et Juliana Hatfield.

Líneas En Hojas — Lorelle meets the Obsolete

Déjà big’up pour le nom qui sonne tellement européen (mais en fait un emprunt à un épisode de Seinfeld) et pour cette grâce psychédélique, en l’espèce mexicaine, qui consolide un peu plus le travail éthéré et toujours bien orienté du duo de Guadalajara qui se joue des effets bruts de guitare et de drone laissant toute la place aux échos incertains de la voix de Lorena. L’influence revendiquée de My Bloody Valentine n’y est pas pour rien. Un album totalement maîtrisé, sorti chez Sonic Cathedral.

New Moon — Steve Gunn  

Ex-compagnon de route de Kurt Vile et déjà bien avancé en production solo, le guitariste revient à la source d’une inspiration simple pour justement raffiner le son en studio, l’air de rien à la façon de ce New moon tout en fausse légèreté et balancements aériens. L’ensemble du disque sorti chez Matador est mélancolique à souhait mais toujours retenu par cette décence anglo-saxonne qui lui donne son cachet particulier, le très bon côté du Wasp.

Canyonland — Katia Aier  

Sans doute la révélation du moment, la petite réfugiée de Grenade  redécouvre son histoire à travers un folk qui revisite brillamment ce que l’on appelle la musique des Appalaches soit le cœur de l’Amérique profonde et populaire. Le disque qui joue sur le double sens du mot Grenade est entrecoupé du récit de son père débarquant en catastrophe et à moitié nu dans l’hiver canadien. Mais le storytelling ne vaudrait pas grand-chose sans le talent évident de la jeune artiste. Album publié par Smithonianfolkways. 

 

Eddie and Polly — The Delines    

On descend du côté de la folk américaine, dans une version un peu plus country et bluegrass, dans cette inspiration de l’Amérique profonde de ceux qui vivent à la marge dans un désespoir que le groupe met doucement en musique tout au long de ce nouveau disque, publié chez Decor/El Cortez et qui doit beaucoup à la chanteuse Amy Boone accidentée en 2016 et longuement hospitalisée avant de remonter sur scène et célébrer ce retour à la vie qui parcoure l’ensemble de ces chansons tristes et mélancoliques parfaitement orchestrées.

Lost ship — Juliana Hatfield    

Les vétérans pour la fin, Juliana étant quand même née en 1967 sans pour autant avoir perdue de son punch comme le démontre son nouvel album publié chez Americanlaundromat. L’influence grunge jusqu’ici dominante et conjuguée à une attitude anti-Trump devient ici un peu plus vaporeuse mais pour autant toujours tranchante comme en témoignent ce titre et quelques autres (All right yeah?) qui tiennent la dragée haute à la production pop-rock standard.

 

Visuel : ©Eddie And Polly

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Antoine Couder
Antoine Couder a publié « Fantômes de la renommée (Ghosts of Fame) », sélectionné pour le prix de la Brasserie Barbès 2018 et "Rock'n roll animal", un roman édité aux éditions de l'Harmattan en 2022. Auteur d'une biographie de Jacques Higelin ("Devenir autre", édition du Castor Astral), il est également producteur de documentaires pour la radio (France culture, RFI).

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