
La playlist de l’entre-deux tours
Cette semaine, c’est l’angoisse avec Syd, Kae Tempest, Daniel Rosse, Dombrance et Pirogue.
De Gaulle — Dombrance
C’est l’angoisse, mais surtout la peur que celle-ci ne s’installe durablement, qu’elle finisse par happer l’ensemble de nos vies. Alors, il faut du rythme, des images susceptibles de soutenir l’humanité qui s’effondre en nous, de lui redonner un sens, même lointain. Un temps, ce fut de Gaulle, mais Dombrance a d’autres tours dans son sac. À suivre dans son nouveau disque, une « république électronique » ; une France qui danse.
Grace — Kae Tempest
C’est l’angoisse et qu’est-ce qui pourrait la remplacer sinon les mots qui décrivent ce que l’on ressent, jusqu’où va le ressenti. Ce à quoi s’emploie Kae, à nager, surnager, presser de ses mains ce qui peut donner du sens. Nothing but love. Le plus simple, le concret, le plus clairvoyant possible.
It’s a passage — Daniel Rossen
C’est l’angoisse et si c’est un passage, c’est tant mieux, c’est tout ce qu’on espère de l’angoisse ; une sorte de déclic suprême, un moment transformateur qui nous pousse enfin là où nous n’avons jamais pu accéder ; un peu plus de tendresse, un peu plus de vérité. C’est la prière en contre-chant de l’ancien leader de Grizzly Bear.
Tie the Knot — Syd
C’est l’angoisse alors on cherche la sortie, l’horizon du cœur qui bat au loin, brisé certes, mais puissant. Peut-être pourra-t-on encore le soigner, le gâter et le reprendre, recoller les morceaux, empêcher que tout – trop vite- ne vole en éclat.
Holidays — Pirogue
C’est l’angoisse alors tandis que ça dure, on travaille à zapper. On part en vacances vite fait ; ce sont les îles, le très lointain avec toujours quand même l’incessante présence d’une guitare électrique, vaporeuse et chaloupée. On oublie, on oublie ; c’est l’angoisse j’y pense. Et puis, j’oublie.
Visuel : Dombrance