Le sublime “West” de Vincent Courtois
Le violoncelliste Vincent Courtois sort son nouvel album West, sur le label La Buissonne. Une ballade mélancolique à souhait, capable de faire pleurer les cordes sensibles qui se planquent dans vos cœurs blessés. En bacs le 21 avril, comme si la mémoire de cette triste date venait coïncider avec les larmes du cello.
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Le nom de Vincent Courtois est régulièrement associé au film Ernest et Célestine dont il a signé la bande originale en compagnie de Thomas Fersen. Depuis Translucide (2007), Courtois impose une vision très actuelle de son instrument en y insérant la part de silence nécessaire à tout souffle. Il semble utiliser le violoncelle comme un instrument à vent et c’est là que la beauté surgit dans une sombre étreinte qui était déjà là en 2011 avec Amarco.
West s’écoute de bout en bout, de “So Much Water So Close To Home” à “Se?maphore”. Courtois porte bien son nom, laissant toute la place nécessaire à son quartet composé de Daniel Erdmann (saxophone ténor), Robin Fincker (clarinette et saxophone ténor) et Benjamin Moussay, (piano, harpsichord, celesta). Ce dernier est très présent sur le titre éponyme de l’album qui impose une boucle qui oppresse avec insistance et talent. C’est bien l’association des profonds sax tenors avec des instruments plutôt rare comme cette sorte d’orgue qu’est l’harpsichord ou ce vieux piano, le célesta qui crée le son très particulier de cet opus
Les tempos sont ici en dehors de tout champ classique. Il n’est ni en quête de beau, ni de facilité, un titre comme “Tim Au Nohic” en témoigne par ses cassures et ses respirations. Courtois nous parle, c’est indéniable. L’homme avoue son désarroi ( “Désarçonné”, “1852 Mètres Plus Tard”), mais est capable de remonter la pente quand il le décide (“Modalités”).
Vincent Courtois sera en concert le 22 avril (avec les saxophonistes Robin Fincker et Daniel Erdman) à l’Auditorium du Carreau du Temple (Paris 3ème).
Visuel : Pochette.
Vincent Courtois, West, sortie le 21 avril 2015, La Buissonne / Harmonia Mundi
