Electro
[Live Report] Name Festival : une 12ème édition intense et réussie

[Live Report] Name Festival : une 12ème édition intense et réussie

10 October 2016 | PAR Hugo Saadi

Pour sa 12ème édition, le NAME Festival a modifié ses habitudes. Exit les lieux industriels (la Tossée à Tourcoing, le Tri Postal de Lille et plus récemment le Marché d’Intérêt national de Lomme), place à la campagne proche de la frontière belge. Direction donc le port Fluvial d’Halluin, qui a permis d’accueillir 2 500 fans d’électro de plus que les années précédentes. Toute la Culture a répondu présent à l’appel.

C’est un fait : le plus gros festival du Nord de la France ne lésine jamais sur la programmation (Nina Kravitz, Brodinski, Solomun, Tale of Us, Carl Craig, Daniel Avery, Andrew Weatherall, Nicolas Jaar, Gesaffelstein ou encore Digitalism pour un rapide énoncé des grosses écuries des dernières éditions). Ce 12ème week-end électronique mis en place part Art Point M annonçait déjà la couleur avec un line up pointu : Laurent Garnier, Ben Klock, Recondite, Kollektiv Turmstrasse, Marcel Dettman, Stephan Bodzin sans mentionner Rodhad, Maceo Plex ou encore Paula Temple pour la nuit suivante.

Avant de se concentrer sur les performances musicales (un sans faute), un petit état des lieux du côté de l’organisation est nécessaire. Le festival est quasiment sold out avant le lancement, près de 15 500 personnes sont attendues pour fouler les prairies d’Halluin durant les deux prochaines nuits qui s’annoncent longue. Malgré le déversement continue de festivaliers, l’accueil et l’entrée se font sans esbroufe : pas d’engorgement ni de remous dans la queue. Qui dit Halluin, dit aussi plusieurs kilomètres de Lille pour ceux qui ne connaissent pas la géographie nordique. Il a donc fallu se préparer en amont pour surmonter la petite escapade afin de s’y rendre sans pépin: covoiturage, métro ou bus.

Une fois sur place, si les deux tentes sont rapidement surchargées, on regrettera surtout l’absence de point d’eau. Un détail non négligeable dans ce genre de festival, surtout quand les bars se retrouvent en rupture de stock quelques heures avant la clôture… Place désormais à l’extase musical.

Première incursion outre-Rhin avec Stephan Bodzin, adepte d’une techno minimaliste qui nous plonge dans le bain rapidement. Tout comme le système son qui ne déçoit pas, nos oreilles vont souffrir pour la bonne cause pendant un bon bout de la nuit. On reste en Allemagne (et chez les chauves…) avec Recondite qui, comme à son habitude, joue en live, lui qui refuse tout DJ Set. Il démontre une nouvelle fois son adresse dans ce genre d’exercice avec une heure d’une pure intensité.  La foule venue en masse pour l’applaudir ne s’y trompe pas : Recondite reste l’un des grands noms de la scène allemande.

Sont ensuite venus les gros dilemmes de la nuit 1. Avec un line up si solide, le Name nous oblige à faire des concessions : Seth Troxler ou Ben Klock, Marcel Dettman ou Laurent Garnier ? Ben Klock aura eu notre faveur, ce résident du Berghain, club mythique de Berlin, ne nous a pas lâché la bride pendant deux heures. Ses lourdes basses ont donné un coup de fouet à un public qui ne faiblissait toujours pas. Les corps énergiques vibraient sous le chapiteau où s’entrechoquaient les spots lumineux. L’heure était à la fête et au plaisir.

On ne pouvait tout de même pas délaisser notre Laurent Garnier national. Un petit passage obligé pour écouter le “pape français de la techno”. Après avoir marqué les esprits la semaine dernière avec un set de 5h aux halles de la Villette lors du Warehouse Project, il a démontré qu’il en avait toujours sous les platines à 50 piges. Après ce court passage en scène 1, retour sur la 2 qui commençait à respirer grâce à l’aura de Garnier qui aspirait les festivaliers vers lui. Enfin, Marcel Dettman a clôturé la nuit avec maestria. Le prédécesseur de Ben Klock à la résidence au Berghain, a donc délivré une techno dark, hypnotique et énervée aux sonorités issues de la house. Un set savoureux qui a retourné le public. Rien de mieux pour faire tenir jusqu’à l’aube les fêtards encore déchainés. Vivement la prochaine édition.

Visuel © _cleverfox (Instagram)

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Hugo Saadi

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