Electro
L’interview stroboscopique : Thylacine

L’interview stroboscopique : Thylacine

26 June 2014 | PAR Bastien Stisi

Crépitements lumineux, rugissements scintillants, et coup de strobo sur Thylacine, projet intellectronique, félin et voyageur issu des méninges d’un jeune étudiant des Beaux-Arts, sur le point de venir célébrer la sortie de son nouvel EP Blend au Point Éphémère…

Peux-tu nous parler de ce drôle d’animal auquel tu empruntes le nom avec ton projet Thylacine ?

Thylacine : Le thylacine était un marsupial de Tasmanie, qui ressemblait à une sorte de renard avec une énorme bouche et des rayures dans le dos, très beau. Il a disparu vers 1930, chassé par l’homme. Ça m’a beaucoup plu d’utiliser un nom qui ne sert plus aujourd’hui plutôt que d’inventer un « blase ». J’ai adoré l’esthétique du mot et ça permet, en quelque sorte, de lui donner une nouvelle vie.

Superpoze, Fakear, Bloum…as-tu la sensation de faire partie d’une nouvelle et émergente scène « intellectronique » française ?

Thylacine :Oui, un petit peu évidemment. Même si je ne m’y retrouve pas forcément tout le temps musicalement, on fait tous partie de cette génération de musiciens plutôt jeunes qui ne se posent pas la question du style de musique et qui doivent aussi beaucoup à internet.

Tu as fait ton entrée aux Beaux-Arts d’Angers en 2011, une institution dont on met parfois en avant les orientations académiques et principalement orientées vers les pratiques plastiques. La musique électronique est-elle cependant aujourd’hui le moyen le plus pertinent que tu aies trouvé afin de décliner ton univers ?

Thylacine : Les Beaux-Arts ne sont pas si académiques, je dirais même que c’est l’inverse ! C’est une école très ouverte du moment que ton projet est travaillé et réfléchi. Pour preuve : ce que j’y présentais était principalement de la musique et des partitions expérimentales…

Cependant, il est vrai que Thylacine a été pour moi l’occasion de retourner à une musique plus naturelle et intuitive, et de monter un projet plus concret, où j’ai l’occasion de développer aussi mon travail sur des installations live, des vidéos et même des performances plus artistiques.

Tu fais intervenir plusieurs voix féminines sur tes morceaux, et on t’a déjà vu en live sortir ton saxophone (sur « Home ») afin d’en exécuter un solo. Est-ce une manière pour toi de rendre la musique électronique plus humaine ?

Thylacine : Je ne cherche pas précisément à la rendre plus humaine, mais je ne veux par contre surtout pas m’enfermer dans des sons électroniques. Ce que j’aime dans la musique électronique, c’est notamment la liberté de pouvoir la mélanger à n’importe quel son ou instrument, donc je ne m’en prive surtout pas.

Avoir repris le « Ne Me Quitte Pas » de Jacques Brel, est-ce une forme d’hommage ou plutôt un challenge un peu audacieux au moment de lancer un nouveau projet ?

Thylacine : C’était plus un hommage, une façon un peu simple de montrer que l’on peut faire de la musique électronique tout en appréciant Brel. Et puis, c’était facile à sampler, et aucune autorisation n’était nécessaire pour le faire…

https://soundcloud.com/thylacinew/06-brel

Après Intuitive, tu viens de sortir ton second EP Blend. Envisages-tu prochainement le LP, ou est-ce un format un peu obsolète dans le format de distribution et d’écoute actuel des musiques électroniques ?

Thylacine : Je trouve que le format LP reste très intéressant. On peut y raconter une histoire et emporter complètement le public. Mais je vais encore attendre un tout petit peu avant de m’y atteler, je crois que c’est quelque chose d’assez éprouvant lorsque l’on veut bien le faire… Et me connaissant, je risque de m’enfermer pendant un an, sans trop sortir…

Je suis à la recherche de sons pour remplir mon iPod…quelque chose à me conseiller ?

Thylacine : Alors en découverte dernièrement je dirais Son Lux, Pional et sinon le dernier EP de Jamie XX avec « Sleep Sound » !

Thlyacine est en concert ce soir au Point Éphémère.

Visuel : © pochette de Blend de Thylacine

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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