Musique
L’obscurité lumineuse de Christophe déchire le mur du son de Chorus

L’obscurité lumineuse de Christophe déchire le mur du son de Chorus

24 March 2011 | PAR Bérénice Clerc

Chorus invite Christophe à terminer ses deux ans de tournée sous le chapiteau de son Magic Circus. Une extase musicale luxueuse et rare.

Christophe est pour la majorité des Français, le chanteur d’Aline, des Marionnettes, des mots bleus et des Paradis perdus. Variétoche dirons les plus méprisants, les autres se contenteront de le cataloguer âge tendre et tête de bois ou encore salut les copains sans prendre le temps d’écouter ses derniers albums et éprouvent du plaisir à  ranger les gens dans des cases et des images figées, même si elles sont à l’opposé de la réalité.

Christophe est un extraterrestre au sens propre du terme, il est de nulle part, quand vous pensez le saisir il vous coule entre les mains comme une eau pure ou un sable doux et chaud.

Son dernier album, Aimez ce que nous sommes est un bijou en matière sonore taillée, les textes, les notes, les arrangements, les mixages y sont parfaits. Tout fait sens, l’électro rejoint la pop, la chanson française devient l’alliée de la musique expérimentale, les cordes tissent des champs martelés par un piano classique, les synthétiseurs et machines samplent des voix de femmes ou de corbeaux des îles, invitation au voyage fantasmatique, tour du monde sonore.

Chorus invite Christophe à enflammer son chapiteau au milieu du no man’s land nocturne de La Défense. Quelques jours avant le concert un show case gratuit est organisé à la Fnac des Ternes. Il y chantera des chansons  et à accepté une rencontre dans sa loge.

Fin de journée sur Paris, premier soleil d’avant printemps, vent frais trace de l’hiver, au premier étage de la Fnac des Ternes un labyrinthe humain se dessine, qui sont ces gens ? D’où viennent ils ? Qu’attendent-ils de Christophe ? Impossible à deviner, ils sont de plusieurs générations, plusieurs styles, ont des look différents. Une femme en tailleur la cinquantaine, une dame en robe de flanelle du quatrième âge, un duo de dandys branchés, mèches rebelles, cravates fines, vestes cintrées et chaussures de cuir pointues, une très jeune fille en mini jupe, deux rockeurs en blouson de cuir, un homme d’affaire, et deux ou trois enfants espèrent un instant toucher des yeux le mythe Christophe. L’impatience est palpable, Christophe est en retard, il fait ses balances et en maître du son, il peine à se décider, ce que nous comprendrons plus tard…

Tout le monde rentre, assis debout, ils applaudissent Christophe lorsqu’il entre comme suspendu au fil de sa personnalité. Il le dit, il n’a pas trouvé le bon son ici, il ne fera pas de piano et jouera de la guitare de dos. Peu importe, les spectateurs veulent du rêve et il leur en donne malgré une guitare saturée, et une voix sans grave, Les mots bleus, les Marionnettes, Cette vie là et d’autres chansons hypnotisent le public. Christophe a pris sa guitare, simplement, comme s’il était dans leur salon en train de chanter des mélodies qui les bercent, les rassurent. A la fin la petite foule est en délire, les mains claques, tout le monde est debout et hurle Christophe pour qu’il revienne !

Un regard, un sourire, un geste de la main, ses bottes partent avec lui dans la loge. Une petite table est installée pour une dédicace, mais les vigiles l’annoncent, pas de photos ! Peu importe, une cinquantaine de personnes attend de pied ferme, une trace de Christophe sur du papier, un livre, un disque, une photo. Il s’installe à la table comme il prendrait son café au bistro du coin, un nouveau film démarre. Christophe est comme un ami pour tous ces gens, un immense homme dit être « un ancien de Juvisy », un autre de Drouot, puis un de ses vendeurs de guitares des années 70. Une femme victime d’émotion forte, peine à articuler et tremblante demande une photo, le vigile tente de lui rappeler que c’est interdit mais Christophe d’un clin d’œil lui dit que pour elle il n’y a pas d’interdit de ce genre, il fera de même avec les quarante suivants, sa gentillesse est agréable. Ce film est fascinant, le défilé des vies face à une idole, la matérialisation d’un public pour Christophe, le tout dans une grande et belle simplicité. Une bouteille d’eau plus tard, Christophe ouvre les portes de sa petite loge, un mobilier design sous des tuyauteries de métal de plomb et de ciment gris sur gris plâtre. Seule avec lui un jean, une veste, ses cheveux en arrière, moustache dessinée, lunettes noires, le personnage prend chair. Nous parlons, le personnage n’est plus, l’homme apparaît. Quel plaisir de rencontrer un artiste, un vrai, un pro, un passionné, un homme brillant sur scène et lui-même dans la vie. La Fnac nous annonce qu’elle va fermer ses portes, la discussion est passionnante, plusieurs annonces, une dernière pour informer de la mise en place de l’alarme pour la nuit, nous rions à l’idée de nous faire enfermer dans un magasin, rêve de gosse ou tout est possible mais nous partons dans les méandres des couloirs et ascenseurs pour  sortir par la petite porte. Avant de s’engouffrer dans le taxi, nous décidons de poursuivre cet échange le mardi suivant au Magic Circus après son concert. Vous découvrirez au bas de cet article l’interview exclusive en deux temps !

Mardi 22 mars, le chapiteau de Chorus est là debout, une immense file d’attente longe le parvis, parmi elle quelques fans déjà aperçus à la Fnac et une foule multiple dans laquelle ici encore les cases volent en éclats et les clichés aussi.

Tout le monde se presse, les chaises sont de retour au Magic circus, tout le monde s’installe, certains seront debout face à la petite scène intime de Chorus.

Alister, annoncé en première partie entre sur scène. Inutile de s’attarder sur ce groupe, les mots pourraient être forts tant le niveau est creux. Nous ne sommes pas à un tremplin dans une MJC, le groupe n’a pas moins de 16 ans et pourtant le synthé est fade, les textes sans saveur, la voix absente et les « poum poum tchat » systématiques sur les « Gling gling »  des guitares donnent envie de rire, ou de pleurer… Chorus ne nous avait pas habitué à cela, chez eux normalement jeune rime avec talent…

Une respiration est nécessaire, un verre, une cigarette pour certains, les techniciens concentrés s’agitent. Des cris s’élèvent de la foule «  Christophe, Christophe, Christophe » « Allez Cri Cri » et autres tapements de pieds et de mains donnent une idée de l’amour du public. Le noir se fait profond, la scène s’illumine, un jukebox aux allures de vaisseaux élégant et multicolore, un pied de micro rouge, un mini escabeau  design, un piano, des claviers, des machines, une guitare, attention au départ.

La musique commence, la scène est vide d’artistes, une boucle nous soulève petit à petit sur le rythme de la pulsation cardiaque. Christophe soigne son entrée, comme dans un bon film à suspense, son pas cadencé fait hurler la foule en délire. Il s’installe au piano, le corps dans une improbable position. « Excusez-moi, je vous ai fait attendre, je trouvais plus mes pompes » seront ses premiers mots ! Quelques notes de piano puis s’en va s’asseoir sur son escabeau bizarre.

Il annonce le programme, une première partie avec son dernier album Aimer ce que nous sommes, une pause, puis une boîte surprise de tous ses anciens titres.

La guitare de Christophe Van Huffel résonne, une petite machine lui permet de transformer sa voix. Lita une des perles de son dernier album entre blues, poésie et perfection high tech nous emporte. La balance est absolument parfaite, rien n’empêche la musique et les mots de nous atteindre, il est quasi impossible les yeux fermés de savoir quel instrument est live ou sorti d’une machine.

Les chansons magiques et suspendues s’enchaînent, Tandis que, T’aimez Follement, Magda, Mal comme, Stand 14, Tonight Tonight. Un saxophoniste lance des sons cuivrés, bulles musicales profondes, le pianiste colore ses notes et fait danser ses doigts sur des compositions complexes pour un musicien au parcours classique. Christophe Von Huffel, guitariste hors pair ose les dissonances et l’archet sur guitare. Le concert est un objet d’art complet, un rendez-vous divin entre le plus déchiré des chanteurs de blues, l’esprit rock et pop, les cordes à la Schubert ou le piano à la Beethoven, les images de David Lynch, de Bill Viola ou de Nan Goldin, les lumières de James Turell, le gout du show, le tout en suspension hors du temps, des références et des sensations existantes.

Nous sommes comme dans le ventre maternel, le son les bruits, les voix, les notes, nous parviennent par vibrations, comme des ondes portées par la lumière. Aimez ce que nous sommes avait réussi à lui seul à atteindre des sommets jamais gravis, inimitable et travaillé en studio, mais le live est encore plus puissant à tout niveau. Le public est suspendu, hurle entre chaque chanson et respire à l’unisson porté par cette vague musicale et lumineuse quasi orgasmique.

Vigie en haut du mât de son navire sonore, il ne dirige pas le bateau mais voyage en fusion avec ses musiciens de haute volée. Entre ces bijoux, Christophe ironise, sait qu’il doit faire plus cours, il ne pourra pas faire de tour de magie, raconte qu’il ne va pas chanter debout à son âge, «  A 20, 22 ans pour Aline d’accord, mais là ce serait ringard ! »

Nous en avions oublié Aline et ses autres tubes, il ne cache rien, reste fier de celui qu’il fût pour devenir ce qu’il est.

« Le temps de changer de veste et pour vous de fumer ou boire un verre et je reviens vous chanter mes vieux tubes » une voix féminine hurle « Aliiiiiiiiiiine », un homme  « Les mots bleeeeeeeeeeeeeeuuuuuuuuuuuuuusssssssssssss »

« Laissez-moi faire, faites-moi confiance »  leur répond Christophe comme au comptoir d’un bar.

A peine quelques minutes s’égrainent et la foule se presse pour appeler Christophe. Nouvelle veste, entrée sobre sous les cris du public. De retour au piano, il commence Elle dit….puis suivront ses anciennes chansons issues de ses multiples albums.

« Il est tard, je sais que vous devez prendre le RER alors pour ceux qui doivent partir, faites-le, nous on reste même pour un spectateur ! » il leur lance un baiser. La grande force de cette deuxième partie est qu’il recrée ses propres succès, il les intègre sans fausse note à son univers haut en technologie. La Guitare Flamenca s’emporte sur Senorita, viennent ensuite Le temps des paradis perdus, La petite fille du 3e, Comme un interdit, Petite fille du soleil…

La salle se vide un peu, les transports en commun ont eu raison de la fin du concert, Christophe est bien, il le dit, retire ses lunettes pour le clin d’œil de Succès fou, se refuse à un rappel de convention…Les mots bleus font chanter la foule, les Marionnettes et Aline poursuivent la transe. Le concert s’achève sur une hystérie collective, le public se jette près de la scène pour toucher son idole, les flashs crépitent, la passion est totale, une mer humaine en délire. Le temps s’est arrêté, les métros et RER ne tournent plus, le cirque se vide, dehors il fait froid, il faut reprendre le cours de la vie.

Christophe avait attendu 25 ans pour revenir sur scène en 2002, il achève ici deux années de tournée débutée à l’Olympia, avec un superbe arrêt au Château de Versailles puis à La Cité de la Musique et au Palace. Si le mot icône au sens mystique devait prendre chair humaine, Christophe serait le grand gagnant.

 

Comment préparez-vous vos concerts ?

Je ne prépare rien, j’aime l’improvisation, nous décidons d’une liste de chansons et ensuite nous nous amusons avec les gens. Le concert de Chorus est dans 5 jours, je ne sais pas encore à quoi il va ressembler, ni qui sera sur scène avec moi. Je sais qu’il y a une première partie et que je dois faire court car c’est un festival, Chorus. D’habitude je fais au moins trois heures de concert. Pour moi le début ne compte pas, c’est l’énergie qui arrive ensuite qui monte et monte encore pour être au top vers 0H30 mon heure préférée.

Quelles traces gardez-vous de ces deux ans de tournée ?

C’est chaque fois différent selon l’endroit où je me trouve et ce qui se passe avec le public. Avec le recul, les premiers concerts à l’Olympia n’étaient pas assez travaillés, nous étions nombreux sur scène, j’ai eu le sentiment d’offrir une répétition, je n’étais pas fier de moi. Le premier soir en plus je suis arrivé avec presque une heure de retard sur scène, le public était impatient, on m’a fait passer pour une rock star capricieuse, mais il y avait un vrai problème. J’étais sur place depuis 15H, les balances étaient faites au moment d’entrer sur scène, je demande mon costard à mon assistant de l’époque, il me demande « quel costard » ? il avait oublié mon costume de scène. Je n’ai pas osé rentrer comme ça en jean, j’ai donc attendu une heure, c’est fou quand j’y pense…Pour un retour à l’Olympia !

Pour moi c’est une thérapie la scène, c’est vrai, le rôle du psy est de vous écouter sans rien dire, vous lui parlez comme je le fais au public. Selon le jour et les lieux, le public est parfois bon ou mauvais thérapeute ! Cela va me manquer, il faut vite enregistrer mon prochain album, pour vite retourner sur scène ! Mon problème c’est que je suis perfectionniste.

Comment travaillez-vous sur vos albums ?

C’est long et compliqué. Les gens parlent toujours de 6 ou 7 ans pour faire un album, mais c’est faux, je ne passe pas 7 ans enfermé dans un studio !

Comme la mode ou la peinture, le son est une matière, il ne faut pas s’égarer dans la mélodie, il faut un support esthétique et travaillé. J’aime les gimmicks, c’est chaque fois nouveau, il faut être toujours original et remettre son propre titre en jeu. Le son c’est tout ce que j’aime, je peux passer des nuits entières à travailler un son, c’est un pur moment de plaisir. Je ne prémédite rien, Je visualise des sons, puis les cherches sur le fil de la résonnance. J’adore les gimmicks de cordes au synthé, y ajouter de la chaleur, j’aime Beethoven, Cybelius. Je ne suis pas instrumentiste, je suis intuitif, l’instrument est un corps à découvrir, je ne connais pas une note. Je suis un autodidacte curieux, je me libère devant le clavier, chaque fois avec exigence comme si c’était la première fois. Le son me donne le rythme. Je me fixe des défis comme imaginer un rythme sans batterie.  Je n’ai pas toujours composé mes chansons, aujourd’hui je sais ce que je veux, je sais faire du son et trouver les bonnes personnes pour m’aider quand le silence me bloque. Ma musique sort de moi, quand je suis content, je la livre.

Ecrivez-vous les textes de vos chansons ?

A mes débuts non, puis ensuite j’ai écrit des textes par passion, parfois des coups de bol rapides et précis comme Petite fille du 3e dans ma voiture un soir où j’allais diner, je gare ma Porsche et je vois la gardienne sortir les poubelles, je lève les yeux sur une lumière au 3E étage, il fallait écrire de suite sur le tableau de bord. J’aime être dans les bars et observer les gens, prendre des notes, écouter ce qu’ils disent, m’en imprégner pour le ressortir autrement. Pour mon dernier album, un texte de chanson ne venait pas, je flanchais, une sorte de yop donnait la résonnance sans mot. J’ai pensé à Daniel Bellanger, un québécois rencontré au théâtre Le repair . Je voulais quelque chose de grandiose, qui déchire. Je lui ai envoyé le morceau et là comme si j’avais gagné au loto, le lendemain je recevais son texte, un vrai bijou. Aimez ce que nous sommes avec nos imperfections est important. Si nous nous aimons nous pouvons être aimés.

Sur l’album Bevilacqua qui va ressortir le 28 mars, j’ai tout fait, paroles et musiques. La maison de disque souhaitait refaire les voix, les remasteriser, mais je préfère laisser tout intact. Je ne vis pas dans le passé.

Comment allez-vous procéder pour le prochain album  prévu en octobre ?

J’ai envie qu’il sorte le 13 octobre, le jour de mon anniversaire ! Pour les fondations, je vais continuer à travailler avec Christophe Van Huffel, co-réalistaeur d’Aimer ce que nous sommes et Pascal Charpentier car je veux beaucoup de cordes expérimentales. Nous avons dans l’idée de travailler avec Agoria, le producteur d’électronique. Je suis avant tout un homme de rencontres, les gens provoquent des choses en moi, je reste absolument ouvert.

Les gens restent avec une image de vous comme chanteur de variétés à minettes, homme de nuit, séducteur et flambeur. Qu’en pensez-vous ?

Je ne regrette rien, le passé forge notre présent, Aline pour moi est un blues, les spécialistes ne s’y trompent pas ! Parfois lorsque je suis sur des plateaux de télévision, je me retrouve entouré de chanteurs, certains s’éloignent, ne me disent pas bonjour, ne me parlent pas et me regardent avec mépris, l’air de dire « c’est un chanteur de variétés lui ! » je suis timide, je ne dis rien, je m’en moque au fond. Puis parfois, l’un d’eux entend une de mes chansons, écoute mes albums, l’émission suivante vient me parler avec un grand sourire et me propose des choses ! Je sais dire non.

Séducteur, c’est une image, je soigne mon look, c’est important, l’image que nous donnons, des bottes aux lunettes ,qui au passage bien qu’elle soient bleues me permettent de voir clair. J’ai toujours aimé les femmes et les grosses voitures, je suis un passionné de vitesse, j’étais un excellent conducteur, mais je n’ai plus mon permis depuis 10 ans… !

Je vis la nuit, je me lève quand le soleil se couche, j’aime bruler mes yeux sous le projecteur de la lune. Je mange des fruits de la passion au réveil, j’écoute la Callas, la musique ne me quitte jamais, un blues, un Dvd, je travaille sur mes sons, je fais des pâtes au parmesan ou je sors au Baron ou au cœur Samba par exemple si je ne joue pas au poker, ma grande passion. Un bon dîner est à 23H ou minuit et un poker à 5h du mat me réjouit ! Je suis comme ça depuis mon plus jeune âge, j’aime ce décalage, rien ne me pousse à me lever le matin, tout est plus beau, plus lisse, la nuit est sans fard.

Avez-vous d’autres projets à part cet album ?

Une musique de film, La joie d’aimer avec entre autre Michel Galabru, Nicole Garcia et Patrick Chesnay. Je vais faire mon autobiographie avec une jeune femme charmante qui a su me convaincre quand d’autres me donnaient l’envie de me taire. Je n’ai pas de mémoire, je ne me souviens de rien, je vais faire de mon mieux pour inventer ma vie avec un  zeste de vérité ! Elle va sortir en fin d’année chez Flammarion. Je suis le parrain des Qwartz du 30 mars au 3 avril au Trianon cette année. Et puis toutes ces rencontres que je n’ai pas encore faites !

Infos pratiques

Solidays 2011 : les premiers noms des têtes d’affiches
Festival du film israélien soir 1 : Naomi, d’Etan Zur
Bérénice Clerc
Comédienne, cantatrice et auteure des « Recettes Beauté » (YB ÉDITIONS), spécialisée en art contemporain, chanson française et musique classique.

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