Musique

Benjamin Biolay, provoc light et star ad hoc aux Gémeaux de Sceaux

02 April 2010 | PAR Yaël Hirsch

Dans le cadre du festival “Chorus”, Benjamin Biolay donnaît deux concerts. Le premier à La Défense, lundi 29 mars, et le deuxième au Théâtre des Gémeaux à Sceaux, mercredi 31 mars. C’est ce dernier concert que La boîte à sorties a vu et entendu. Sans suprise, mais toujours avec autant de grâce, un des plus beaux concerts de l’année.

Auréolé de son carton plein pour l’album “La superbe” aux victoires de la musique, Benjamin Biolay est apparu tout de noir vêtu, trois boutons de chemise discrétement déboutonnés sur la scène des Gémeaux de Sceaux sur l’air de “Tout ça me tourmente”. Pendant plus de deux heures et demie, il a réjoui un public de “fans” majoritairement féminines, faisant preuve d’une très grande générosité à mille lieues de son image de “bad boy”. 

 

 

Harpe et violoncelle au fond à gauche, guitare basse et percussions au fond à droite, et laboratoire musical (synthé, glockenspiel, théramine…) devant, ses quatre musiciens suivaient le chanteur-chef d’orchestre comme un seul homme. Et comme d’habitude, malgré la mauvaise sonorisation de la salle, le compositeur a bluffé son public dans la précision et le renouvellement de l’interprétation de ses titres.

 

 

Le prodigue Biolay s’est concentré sur ses tubes des deux derniers albums, “La Superbe” et “Trash  yéyé”. Mais il n’a pas hésité a reprendre des chansons plus anciennes, notamment le “Chien d’avant-garde” qu’il avait composé pour Keren Ann, lors du passage central du concert où le chanteur s’est installé seul au piano, ou encore dans les bis sans fin. Biolay y a offert une superbe version d’ “A l’origine” avec des modulations un peu monstrueuses de son tout petit filet de voix et terminant en position foetale. Il a également revu son tout premier tube : “Les cerfs-volants”.

Tirant son repertoire vers le slam et la musique nouvelle, et laissant de côté la plupart de ses chansons “cul” (“la garçonnière”…)  dans ses petites chaussures noires vernies, Biolay a paru s’être distancié du fantôme de Gainsbourg pour être enfin lui-même : l’auteur-compositeur français le plus talentueux de notre époque. Ceci n’a bien sûr pas empêché une touche de provoc’, notamment dans la reprise de la “Merco Benz” qui s’est transmuée en “Carla-Bru-Benz” et en “Sarkobenz” histoire d’alimenter les rumeurs…

En final, Biolay a eu la standing ovation largement méritée qu’il demandait dans sa chanson “Padam” : “J’attendais en vain / Que le monde entier m’acclame / Qu’il me déclare sa flamme / Dans une orgie haut de gamme”.

Après Chorus, la tournée de Biolay continue, et il sera de retout sur la scène du Nouveau Casino les 7 et 8 mai. Toutes les dates sur le myspace du chanteur. Par ailleurs, Biolay continue de composer pour les autres : il interprète avec Keren Ann “L’idole des jeunes”  sur la BO de “Thelma Louise et Chantal” et a donné à Judith Godrèche la chanson éponyme de son film, “Toutes les filles pleurent”.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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