Musique
Astropolis hiver : «  Faire évoluer le festival en maintenant notre identité »

Astropolis hiver : «  Faire évoluer le festival en maintenant notre identité »

31 January 2019 | PAR Rodolphe Pete

La plus ancienne rave de France, qui fêtera cette année ses 25 ans, se tient chaque été dans le Pays de Brest, au fin fond du Finistère. Mais l’équipe d’Astropolis organise aussi (outre la gestion d’un label, du management d’artistes, des soirées Fortress en septembre et Spring en mai) une édition hiver, plus réduite mais également ambitieuse, dont la huitième étape aura lieu du 5 au 10 février en plusieurs endroits emblématiques de la cité. Une autre façon d’aborder les musiques électroniques, comme l’explique l’un des organisateurs, Gildas Rioualen, également dj au sein du trio Sonic Crew. Cap au Grand Ouest !

Comment se construit une programmation comme celle d’Astropolis hiver ?

Il faut déjà tenir compte d’un paramètre qui est celui de l’augmentation globale des cachets pour les artistes. On fait aussi venir des gens comme Luke Vibert, qui sont des anciens dans le milieu, mais qu’on avait pas eu l’occasion d’avoir. L’hiver, nous sommes en intérieur, cela permet, dans des petites capacités, de soigner le confort du public. On a moins de têtes d’affiche, même s’il y a des noms comme Kenny Dope.

Parmi les soirées proposées, il y a une nuit consacrée aux labels locaux…

Nous avons sur Brest entre 15 et 20 collectifs, les choses se sont développées et c’est une bonne chose, d’autant que l’on s’entend très bien. L’un des buts du festival, c’est de les aider, de leur donner des conseils, par exemple lors de la table ronde sur le développement des labels ou la rencontre professionnelle à la Carène.

L’idée est aussi d’investir plusieurs endroits…

On essaie en effet d’occuper de nouveaux lieux comme les Capucins, qui sont une vraie réussite dans l’architecture. On sera aussi comme l’an passé au théâtre Mac Orlan avec le projet « Crush for Crash » de Régina Démina et Manu le Malin qui a été déjà été présenté au palais de Tokyo à Paris. C’est très différent de ce que fait d’habitude Manu ici… Le but est de toucher des publics différents.

En parallèle aux soirées, il y a un important volet culturel. En quoi consiste-t-il ?

On essaie de travailler avec un maximum de partenaires, dans les quartiers, avec les écoles. L’idée est de sensibiliser ce public aux musiques électroniques, en travaillant beaucoup sur les textes. On va proposer des bandes sonores et laisser le public jouer. On va vraiment les chercher pour les faire participer. On a aussi un de nos résidents, Madben, très geek et pédagogue, qui va assurer une master-class. Il a vraiment une facilité pour s’adapter aux gens.

Le festival est aussi confronté à des nouvelles contraintes de sécurité l’été. C’est un sujet de discussions entre professionnels ?

La réunion avec les organisateurs et responsables de collectifs sera en effet l’occasion d’aborder un sujet sur lequel je travaille depuis trois ans. A savoir tout ce que l’État nous impose comme nouvelles normes de sécurité par rapport au risque attentat. On a fait un état des lieux, on a constitué un dossier parce que ça ne touche pas que les musiques électroniques mais tous les grands rassemblements. Avec un juriste, on a mis le doigt sur des failles dont on va parler.

Quand on approche de la 25e édition estivale, la pression est-elle déjà importante ?

Lorsqu’une édition se termine, le booking de la suivante se met déjà en place dans les semaines qui suivent. On va continuer de faire bouger le festival, comme l’an passé en changeant la dispositif des scènes à Kéroual par exemple, en tenant compte du public qui évolue et en maintenant notre identité. Avec une programmation excitante et des petits projets. On veut mettre en avant l’artistique du Grand Ouest et son accompagnement, continuer à présenter des artistes coups de cœur, trouver de nouveaux lieux et travailler en bonne intelligence avec les autres organisateurs de la région pour ne pas se faire concurrence en faisant jouer les mêmes artistes.

Propos recueillis par Rodolphe Peté

(Photos : Rodolphe Peté)

Informations pratiques : www.astropolis.org. Du 5 au 10 février à Brest.

Un « Misanthrope » déjanté en couche-culotte Le Montfort Théâtre présente une version de la célèbre pièce de Molière fidèle au texte du dramaturge (à quelques interjections près) mais résolument contemporaine dans sa mise en scène. Malgré de bonnes idées, un certain aspect « brouillon » en résulte.
L’agenda des soirées de février
Rodolphe Pete

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