« Un simple enquêteur » de Dror Mishani : simple certes mais efficace
Avec Un simple enquêteur, Dror Mishani remet en selle Avraham (Avi) Avraham, policier perspicace, pour une plongée dans la noirceur de faits divers.
Ce matin, en arrivant au commissariat de Holon dans la banlieue de Tel-Aviv, Avraham prend connaissance à regret des mains courantes. Il est las de la routine, de cette lecture quotidienne de la chronique des chiens écrasés. Car, le commissaire rêve d’une grosse affaire, du genre de celle qui le fera sortir de l’anonymat.
Sur le cahier à petits carreaux, deux dossiers retiennent pourtant son attention…en attendant sa mutation : « Reçu un message de l’hôpital Wolfson pour nous informer qu’un nouveau-né de sexe féminin a été retrouvé devant l’entrée des urgences ». Et « Le directeur d’un hôtel à Bat-Yam a signalé la disparition d’un touriste parti sans régler sa note ».
Ses deux affaires sont sans lien apparent, mais le traitement concomitant de celles-ci va aider Avi dans leur résolution.
Dès le début du polar, Dror Mishani rend hommage, par personnage interposé, à ses maîtres es littérature policière : Mankell et Simenon. Son assertion n’est d’ailleurs pas surprenante, tant elle est le fil rouge de ses romans. Ainsi, l’auteur israélien est un conteur, un témoin de son temps, il en est même un observateur perspicace. Le style d’Un simple enquêteur est le support à la description d’une société en déliquescence, et aussi d’un cas de conscience d’Avraham Avraham.
Un simple enquêteur de Dror Mishani. Éditions Série Noire Gallimard. 2023, 339 pages, 21 €.
