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Polars en poche [1/2]
Si la rentrée littéraire attire les projecteurs sur 607 nouveaux romans, Toute La Culture n’oublie pas l’autre rentrée littéraire, celle des poches. Et notamment celle des romans policiers, qui continuent de séduire un vaste public. Aujourd’hui, chronique de deux romans des temps modernes, l’un écrit par une autrice islandaise, Yrsa Sigurdardóttir, qui oscille avec brio entre l’humour et l’horreur ; l’autre est l’œuvre d’un auteur américain, Joseph Finder, et laisse à peine le temps à son lecteur de reprendre son souffle…
Bien Mal Acquis, d’Yrsa Sigurdardóttir
Avocate, Thóra a plus l’habitude de gérer des ventes immobilières que d’enquêter sur des meurtres. Pourtant, lorsque l’un de ses clients, Jonas, l’appelle parce qu’il estime que sa propriété, pour l’achat de laquelle l’avocate l’a conseillé, est hantée, et qu’il y a vice caché, la jeune femme va vite troquer le conseil juridique pour l’instigation policière. Car lorsque Thóra débarque sur la péninsule de Snaefellsness pour vérifier ce qu’elle estime être les élucubrations de son client très superstitieux, il y a un cadavre, bien réel, parmi les prétendus fantômes, et Jonas fait partie des principaux suspects.
Si l’enquête que mène Thóra demeure assez classique dans sa construction, elle est surtout remarquablement servie par une galerie de personnages tout aussi savoureux les uns que les autres, à commencer par l’avocate elle-même. Empêtrée dans une vie de famille pas toujours simple, entre son divorce, la future paternité de son fils adolescent et son amant allemand, elle ne se départit jamais de son sens de l’humour, ce qui ajoute une note de légèreté à une sombre histoire de famille mâtinée de superstitions macabres. Fonctionnant pratiquement en huis clos sur la péninsule de Snaefellsness, Bien Mal Acquis a parfois des accents de roman policier à la Agatha Christie, et montre qu’Arnaldur Indridason n’est pas seul à montrer que l’Islande regorge d’auteurs à suivre…
Bien Mal Acquis, d’Yrsa Sigurdardóttir. Editions Points. Traduit de l’islandais par Catherine Mercy. Paru le 04 septembre 2014. 480 p. Prix : 7,90 €.
Secrets Enfouis, de Joseph Finder
La fille d’un riche homme d’affaires bostonien est enlevée alors qu’elle fait la fête en boîte de nuit. Comble de l’horreur : elle est enterrée vivante dans un cercueil alors qu’une webcam la filme pour faire chanter son père, qui appelle aussitôt à l’aide Nick Heller, ami de la famille et ancien membre des forces spéciales américaines. Nick connaît bien la jeune fille, qui a déjà été victime d’une tentative d’enlèvement, et il promet de tout mettre en œuvre pour la retrouver, quitte à y risquer sa propre peau.
Chapitres très courts, beaucoup de dialogues, narration à la première personne… Secrets Enfouis est tout entier construit à cent à l’heure, sans temps morts ni longueurs. Ingrédients parfaits et indispensables à la réussite d’un bon thriller, qu’il est difficile de reposer lorsque l’on a mis le nez dedans. Seul petit défaut : cela va parfois un peu trop vite pour que l’on saisisse toutes les subtilités d’une intrigue parfois un peu trop tirée par les cheveux, surtout lorsque les véritables enjeux de l’enlèvement de la jeune femme se dévoilent. Mais ne boudons pas notre plaisir : Secrets Enfouis est le thriller parfait pour le lecteur qui accepte de se laisser emporter dans sa frénésie.
Secrets Enfouis, de Joseph Finder. Editions Le Livre de Poche. Traduit de l’anglais (américain) par Marina Boraso. Paru le 27 août 2014. 504 p. Prix : 7,60 €.